La Turquie accuse la Belgique de soutien au terrorisme
Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Çavusoglu condamne la Belgique parce qu’elle tolérerait l’organisation terroriste kurde PKK. « Je ne sais pas qui elle essaie de tromper, mais nous ne tombons pas dans ce panneau », a-t-il déclaré.
« La Belgique utilise deux poids, deux mesures quand il s’agit de lutter contre le terrorisme. Elle prétend qu’elle prend des mesures dans la lutte contre le terrorisme, mais elle permet au PKK d’organiser un congrès à Bruxelles. Je ne sais pas qui elle essaie de tromper, mais nous ne tombons pas dans ce panneau. »
C’est en ces termes durs que le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Çavu?o?lu a critiqué le congrès du Parti de l’union démocratique (PYD) qui a eu lieu à Bruxelles le 24 septembre. Pour le ministre des affaires étrangères turc, ce parti syrien est « la même organisation que le PKK », le Parti des travailleurs du Kurdistan qui depuis des années mène une lutte armée contre les autorités turques. Le congrès consacré à l’avenir de la Syrie aurait accueilli des membres du PYD, mais aussi des ténors du PKK. « Ce congrès ne parlait pas de l’avenir de la Syrie », a fulminé Çavu?o?lu, membre du parti AK du président Recep Tayyep Erdogan. « Ils ont tenu ce congrès parce qu’ils veulent fonder un nouvel état en Syrie du Nord. Ils l’admettent eux-mêmes. Mais la Turquie ne tolérera jamais un tel état. »
Le ministre turc a également exprimé sa fureur au sujet de l’autorisation accordée au PKK d’installer une tente d’informations devant les bâtiments de la Commission européenne. Le président turc avait qualifié cette autorisation d' »hypocrisie pure ». Six mois plus tard, Çavu?o?lu réitère sa déception. « Le PKK ne défend pas les véritables intérêts kurdes. Il menace tous ceux qui n’adhèrent pas à leurs idées marxistes. Manifestement, la Belgique et l’Union européenne espèrent lutter contre le terrorisme en soutenant des organisations terroristes. Nous allons continuer à répéter qu’ils se trompent. »
Çavu?o?lu a fait sa sortie après une rencontre avec le ministre britannique des Affaires étrangères, Boris Johnson. Il a également déclaré qu’il lui avait confié une liste d’organisations gülénistes et d’hommes d’affaires, contre lesquels l’état britannique devrait sévir. Les autorités turques accusent le prédicateur turc Fetullah Gülen d’être le mauvais génie de la tentative de coup d’État de juillet dernier. Johnson a promis d’examiner le « culte » et au besoin de prendre des mesures.
Pour Johnson, c’était la première visite d’état en Turquie depuis qu’il a traité le président turc de « baiseur de chèvres » et de « branleur » dans un poème. Johnson déclare que la bonne entente a pratiquement fait oublier ce faux pas. « Je suis étonné que personne n’en ait encore parlé », a-t-il ajouté.
Par Jeroen Zuallaert à Ankara
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