La Russie menace l’Otan: où en sont les contre-offensives ukrainiennes? (infographies)
La Russie a évoqué le risque d’une confrontation directe avec l’Otan. C’est la première menace aussi claire envers les Occidentaux depuis le début de la guerre. Dans le même temps, l’Ukraine poursuit efficacement sa contre-attaque dans le sud et l’est du pays.
Le gouvernement russe a menacé les Etats-Unis hier, soulignant que les livraisons massives d’armes et la fourniture de renseignements à l’Ukraine par les États-Unis en particulier rapprochent le risque d’une confrontation directe entre la Russie et l’Otan. C’est ce qui a été souligné par l’envoyé du ministère russe des Affaires étrangères, Konstantin Vorontsov, lors d’une réunion des Nations unies à New York.
Les États-Unis ne se contentent pas de fournir des armes à l’Ukraine, mais, selon M. Vorontsov, ils fournissent également des renseignements importants qui rendent le combat plus sanglant et plus long. Selon la lecture russe, le gouvernement américain a directement engagé les parties participant à la guerre.
Mardi encore, le gouvernement américain a mis 625 millions de dollars supplémentaires à la disposition des forces armées ukrainiennes. Les montants injectés en Ukraine sont jugés « historiques », même pour les observateurs américains.
L’armée ukrainienne continue d’avancer, la Russie veut regagner le terrain perdu
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Sur le terrain, Kiev a revendiqué de nouvelles victoires militaires sur l’armée russe, cette fois-ci dans l’est, tandis que le Kremlin assurait vouloir reconquérir le terrain perdu dans les régions ukrainiennes dont il revendique l’annexion malgré sa série de revers.
Mercredi, le gouverneur ukrainien de la région de Lougansk (est), jusqu’ici sous le contrôle quasi-total de Moscou, a revendiqué une percée.
« Maintenant c’est officiel. La dé-occupation de la région de Lougansk a commencé. Plusieurs localités ont déjà été libérées de l’armée russe », a déclaré Sergiï Gaïdaï dans une vidéo postée sur Telegram, sans plus de précisions.
Mardi, l’Ukraine avait déjà revendiqué une percée dans le nord de la région méridionale de Kherson, tandis que la quasi-totalité de la région de Kharkiv (nord-est) apparaît désormais sous contrôle ukrainien, ouvrant la voie vers celle de Lougansk, bastion des séparatistes installées par Moscou depuis 2014.
Après un mois de revers militaires et l’annonce de la mobilisation de centaines de milliers de réservistes russes, Vladimir Poutine a de son côté signé la loi actant l’annexion au sein de la Fédération de Russie, décidée formellement vendredi, des quatre régions de Donetsk, Lougansk, Kherson et Zaporijjia.
Son porte-parole, Dmitri Peskov a assuré que ces territoires resteraient russes « pour toujours », et que Moscou allait regagner le terrain perdu à un rythme effréné depuis un mois.
Ces territoires « seront repris », a-t-il assuré lors de son briefing quotidien.
Poutine avait auparavant juré de toute faire pour défendre les zones annexées, quitte à utiliser des armes nucléaires, menace qui n’a arrêté ni la contre-offensive ukrainienne, ni les livraisons d’armes occidentales.
L’armée russe avait reconnu à demi-mot des retraites, en publiant des cartes des territoires qu’elle contrôle. Celles-ci montrent que Moscou a cédé toute une partie du nord de la région de Kherson et qu’elle avait quitté presque toute la rive orientale de la rivière Oskil, dernière zone de la région de Kharkiv qu’elle contrôlait encore.
Critiques de pro-Russes
Un responsable des autorités d’occupation a cependant assuré que le repli russe dans le sud était tactique et temporaire.
« Le regroupement sur le front dans les conditions actuelles permet de rassembler les forces et de porter un coup » aux troupes ukrainiennes, a affirmé ce responsable, Kirill Stremooussov, à l’agence russe Ria Novosti.
La veille, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait salué des avancées « puissantes », affirmant que des « dizaines de localités ont été libérées rien que cette semaine » dans les quatre régions dont Moscou revendique l’annexion.
Dans l’est, la retraite de Kharkiv permet aux forces ukrainiennes de porter le combat plus à l’est, vers la région de Lougansk, par exemple en direction de la ville de Svatové.
Si les autorités russes ont dit le minimum sur ces revers, les correspondants de guerre de médias russes pro-pouvoir insistent sur leur ampleur. Nombre de commentateurs pro-Kremlin ont aussi critiqué l’armée russe.
« C’est ainsi. Il n’y aura pas de bonnes nouvelles dans un avenir proche. Ni du côté du front de Kherson, ni désormais de celui de Lougansk », a commenté depuis Svatové mardi sur sa chaîne Telegram, Alexandre Kots, du journal Komsomolskaïa Pravda.
Guerre diplomatique
Sur le front diplomatique, le président américain Joe Biden a annoncé mardi un nouvel envoi américain d’équipements militaires, pour une valeur de 625 millions de dollars, dont quatre nouveau systèmes de lance-roquette Himars, puissants et très appréciés par les Ukrainiens. De l’autre côté, la mobilisation populaire décrétée par Poutine s’est avérée chaotique, l’armée ayant choqué en convoquant des personnes inaptes, tandis que des foules de Russes ont préféré fuir le pays.
Par ailleurs, les Etats membres de l’Union européenne se sont mis d’accord mercredi sur une nouvelle série de sanctions contre des entités et personnalités russes.
La Russie a elle réclamé de participer à l’enquête sur les fuites des gazoducs Nord Stream, la Suède, en charge des investigations, ayant bloqué l’accès à la zone de ce sabotage présumé située en mer Baltique. Moscou a sous-entendu que les Etats-Unis ont pu saboter ces tuyaux clés pour l’approvisionnement énergétique de l’Europe, quand les Occidentaux suspectent eux la Russie.
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