La tempête Boris a sévi quatre jours durant, du 12 au 16 septembre en Allemagne, Autriche, Pologne, Slovaquie et Roumanie. (Photo by Sergei GAPON / AFP) (Photo by SERGEI GAPON/AFP via Getty Images)

La probabilité de précipitations extrêmes doublée en Europe centrale par le réchauffement

La tempête Boris qui a sévi pendant quatre jours en Allemagne, Autriche, Pologne, Slovaquie et Roumanie a coûté la vie à 24 personnes et entraîné de nombreux dégâts matériels. Jamais une pluviosité aussi conséquente n’avait été mesurée en Europe centrale.

Les risques de précipitations extrêmes, qui ont causé les inondations mortelles en Europe centrale ces dernières semaines, sont doublés en raison du changement climatique induit par l’homme. Telles sont les conclusions d’une étude menée par 24 scientifiques du World Weather Attribution (WWA). Ils se sont basés sur des observations météorologiques et des modèles climatiques pour évaluer comment le changement climatique affecte l’intensité et la probabilité des phénomènes météorologiques extrêmes.

La tempête Boris a sévi quatre jours durant, du 12 au 16 septembre en Allemagne, Autriche, Pologne, Slovaquie et Roumanie. Bien que les précipitations étaient attendues et que les gouvernements ont pris leurs dispositions pour préparer les régions concernées, 24 personnes ont péri et les dégâts matériels sont énormes.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a promis une aide de 10 milliards d’euros pour ces pays d’Europe centrale touchés par les inondations.   Les zones touchées dépassent l’étendue des inondations de 1997 et 2002, ont établi les chercheurs du WWA. Il s’agit de la pluviosité la plus conséquente jamais mesurée en Europe centrale. Une combinaison de phénomènes météorologiques, tels que de l’air froid se déplaçant au-dessus des Alpes et de l’air très chaud se déplaçant au-dessus de la Méditerranée et de la mer Noire, a donné lieu à un « tempête parfaite ».

Avec le réchauffement climatique actuel de 1,3 degré Celsius (par rapport aux niveaux préindustriels de 1850 à 1900), un tel événement pluvieux quatre jours durant ne devrait se produire qu’une fois tous les 100 à 300 ans. Il s’agit donc d’un phénomène météorologique tout à fait unique, mais bien plus intense et plus probable en raison du changement climatique. Plus précisément, 7% plus intense et deux fois plus probable, selon les conclusions des chercheurs. Si la Terre continue de se réchauffer et dépasse les 2 degrés Celsius, alors un évènement similaire de quatre jours de pluies incessante sera 5% plus intenses et 50% plus probable. De quoi entraîner des inondations encore plus dévastatrices.

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