La loi britannique sur le regroupement familial traumatise les enfants
Le durcissement de la loi sur le regroupement familial que la N-VA souhaite instaurer en Belgique, exerce un impact psychologique important sur les enfants. Cette loi a créé des milliers de « familles Skype » affirme le Commissariat aux Droits de l’Enfant britannique.
Le gouvernement fédéral souhaite durcir les règles relatives au regroupement familial. Les règles européennes en la matière laissent en effet une marge de manoeuvre aux états membres.
En principe, le regroupement familial est lié à des conditions très strictes, comme la nécessité d’avoir un hébergement assez grand, des ressources suffisantes et une assurance maladie. Cependant, les réfugiés peuvent faire une demande de regroupement familial sans remplir les conditions.
Le Royaume-Uni impose déjà des règles, sévères pour le regroupement familial. « À peu près 15 000 enfants britanniques sont séparés de leurs parents » écrit le quotidien The Independant sur base de chiffres du Commissariat aux Droits de l’Enfant britannique. Depuis 2012, seuls les nouveaux venus qui gagnent au moins 18 600 livres (25 402 euros) par an peuvent faire venir leur partenaire d’un pays situé en dehors de l’Europe. Selon des chercheurs, le Royaume-Uni mène la politique de migration la moins « familiale » des 38 pays occidentaux étudiés.
Cette difficulté à réunir les familles exerce un impact important sur le bien-être psychologique des enfants. Le Commissariat constate que la loi britannique a créé des milliers de « familles Skype » puisque les parents et les enfants ne se contactent que via internet.
« Papa ne veut pas habiter avec nous? »
Dans le rapport intitulé Skype Families, plusieurs parents racontent leur histoire. « Initialement, mon fils de six ans était fâché sur nous. Il ne comprenait pas pourquoi nous n’habitions pas ensemble. ‘Papa ne veut pas habiter avec nous ?’ m’a-t-il demandé plusieurs fois » témoigne une mère. Entre-temps, la famille est réunie, mais le lien entre le père et le fils n’est pas encore tout à fait rétabli. « Progressivement, mon mari regagne la confiance de notre fils ».
« Nous avons noté beaucoup de stress parmi les enfants de familles séparées » raconte Anne Longfield du Commissariat des Droits de l’Enfant. Elle estime qu’il faut revoir les règles concernant le regroupement familial qu’elle qualifie d’inflexibles. « Évidemment, je ne parle pas de regroupement non contrôlé, mais la politique doit être humaine et tenir compte des enfants ».
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