La Corée du Nord dit avoir procédé à un tir d’essai de missile hypersonique
La Corée du Nord a procédé à un tir d’essai de missile hypersonique, a rapporté jeudi l’agence officielle nord-coréenne KCNA, premier test de ce type de la part de Pyongyang cette année.
Le missile a été tiré mercredi et transportait une « ogive hypersonique » qui a « atteint avec précision une cible à 700 km de distance », selon KCNA.
La tête du missile a également démontré une « nouvelle » capacité, se déplaçant de manière latérale sur 120 km après s’être détachée du lanceur pour frapper la cible, a ajouté l’agence.
Un missile hypersonique est plus rapide et plus maniable qu’un missile standard, ce qui le rend plus difficile à intercepter pour les systèmes de défense, pour lesquels les États-Unis dépensent des milliards de dollars.
Les missiles hypersoniques atteignent généralement Mach 5, soit cinq fois la vitesse du son.
Menace plus sérieuse
Le test a également permis de vérifier le « système d’ampoule de carburant dans des conditions météorologiques hivernales », a ajouté KCNA.
Un « système d’ampoule » est composé d’une bonbonne contenant un agent propulseur (mélange de comburant et de combustible fournissant l’énergie au moteur de la fusée) fixée au missile lors de sa fabrication.
Ce système élimine la nécessité de charger les missiles en agent propulseur sur leur site de lancement, comme c’est le cas pour les missiles classiques à carburant liquide, un processus long qui donne à l’ennemi toute latitude pour les localiser et les détruire.
C’est la seconde fois que la Corée du Nord annonce un tir de missile hypersonique.
Depuis l’arrivée au pouvoir de Kim Jong Un il y a dix ans, la Corée du Nord a fait progresser rapidement sa technologie militaire. Les missiles hypersoniques font partie des « premières priorités » du plan quinquennal de la Corée du Nord, avaient annoncé les médias d’État l’an dernier.
Certains experts estiment que les armes hypersoniques ne présentent que des avantages limités, tandis que d’autres préviennent que si le pays développe pleinement cette technologie, il deviendra une menace encore plus sérieuse pour le monde.
En fonction de leur conception, les missiles hypersoniques peuvent transporter des ogives conventionnelles ou nucléaires.
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« Il semble que les Nord-Coréens aient identifié les planeurs hypersoniques comme un besoin militaire (probablement parce qu’ils les perçoivent comme une solution efficace en matière de défense antimissile balistique) », a tweeté Ankit Panda du groupe de réflexion américain Carnegie Endowment for International Peace.
It looks like the North Koreans identified hypersonic gliders as a military requirement (probably because they perceive this to be effective at dealing with BMD). After that, they likely authorized at least two separate development programs (Hwasong-8, this one).
— Ankit Panda (@nktpnd) January 5, 2022
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Condamnation internationale
« Nous aurions besoin de données indépendantes et détaillées pour évaluer l’efficacité réelle de ces missiles, mais si l’on prend pour argent comptant les deux déclarations nord-coréennes sur le Hwasong-8 et ce missile, ce test semble s’être mieux déroulé que » celui de septembre, a ajouté M. Panda.
En 2021, outre le missile hypersonique Hwasong-8, Pyongyang a déclaré avoir testé avec succès un nouveau type de missile mer-sol balistique (SLBM), un missile de croisière à longue portée et une pièce d’armement lancée depuis un train.
Les États-Unis, le Japon et le Canada ont condamné le tir de mercredi.
« Ce lancement est une violation de multiples résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies et constitue une menace pour les voisins de la RPDC et la communauté internationale », a déclaré un porte-parole du département d’État américain, en utilisant le nom officiel de la Corée du Nord.
Berlin a appelé Pyongyang à « accepter les offres de pourparlers présentées par les États-Unis et la Corée du Sud et à entamer des négociations sérieuses sur le démantèlement de ses programmes nucléaires et de missiles », selon un communiqué du ministère allemand des Affaires étrangères paru jeudi.
Depuis l’arrivée au pouvoir du président Joe Biden il y a un an, les États-Unis ont déclaré à plusieurs reprises qu’ils étaient prêts à rencontrer des représentants nord-coréens.
Mais Pyongyang a jusqu’à présent rejeté cette offre, accusant Washington de mener des politiques « hostiles ».
La Corée du Nord affirme avoir besoin de son arsenal pour se défendre contre une invasion américaine.
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