Junaid Hussain, cyber-activiste de l’EI, tué dans une frappe américaine
Le Pentagone a confirmé officiellement vendredi avoir tué en Syrie Junaid Hussain, un militant du groupe Etat islamique qui utilisait notamment Twitter et les réseaux sociaux pour inciter des sympathisants à mener des attaques de type « loup solitaire ».
Junaid Hussain, de nationalité britannique, « a été tué dans une frappe militaire américaine le 24 août à Raqqa en Syrie », a déclaré le colonel Patrick Ryder, porte-parole du commandement militaire américain au Moyen-Orient (Centcom).
Junaid Hussain « recrutait activement des sympathisants du groupe Etat islamique dans l’Ouest pour mener à bien des attaques type loup solitaire », selon M. Ryder.
« Il est aussi responsable d’avoir publié des informations permettant d’identifier 1.300 militaires et employés du gouvernement américain, et de chercher à provoquer des attaques » visant ces employés, a-t-il ajouté.
Sa mort a permis de « supprimer un responsable clef » du groupe Etat islamique, a-t-il indiqué, estimant que Junaid Hussain était « très dangereux », avec des « connaissances techniques significatives ».
Ce dernier était spécifiquement visé par la frappe américaine, qui n’a pas fait d’autre victime, a poursuivi le colonel Ryder, sans confirmer que l’attaque avait été menée par un drone, comme indiqué par de nombreux médias.
Selon des responsables américains, Junaid Hussain était notamment impliqué dans la constitution et la diffusion au printemps d’une liste de 100 noms de militaires américains à abattre.
Selon Site, organisation spécialisée dans la surveillance des sites jihadistes, l’homme également connu sous le nom de Abu Hussain Al Britani était lié à l’attaque contre un festival de caricatures du prophète de l’islam Mahomet à Garland (Texas, sud) le 3 mai dernier.
Il aurait notamment échangé des messages avec l’un des assaillants et tweeté le jour même que ceux-ci étaient des sympathisants de l’EI.
Son nom a aussi été cité dans des piratages de comptes Twitter, comme celui du commandement militaire américain au Moyen-Orient (Centcom) en janvier 2015.
Mais ses attaques « n’étaient pas dans le haut de gamme » du piratage informatique, a indiqué vendredi un responsable de la Défense.
Les listes des militaires américains qu’il avait diffusées ont été compilées à partir de sources ouvertes sur internet, et non d’une intrusion dans les ordinateurs du Pentagone.
En 2012, Junaid Hussain, qui n’avait pas encore un profil de jihadiste, avait été condamné par la justice britannique à 6 mois de prison pour avoir mis en ligne des informations personnelles de l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair, qu’il avait piratées.