Julian Assange de nouveau absent au deuxième jour du recours contre son extradition
Ce mercredi, les représentants du gouvernement américain doivent présenter leurs arguments. Mardi, lors du premier jour d’audience, la défense de Julian Assange avait dénoncé des poursuites « politiques ».
Le fondateur de WikiLeaks Julian Assange est à nouveau absent mercredi pour le deuxième et dernier jour d’examen par la justice britannique de sa demande de recours contre son extradition vers les Etats-Unis, où il est accusé d’espionnage, a constaté un journaliste de l’AFP.
Quelques dizaines de manifestants se sont une nouvelle fois rassemblés sous la pluie devant la Haute Cour de Londres pour apporter leur soutien à l’Australien de 52 ans. Ce dernier risque 175 ans de prison aux Etats-Unis pour une fuite massive de documents dans cette affaire érigée en symbole des menaces qui pèsent sur la liberté de la presse. Deux juges sont appelés à se prononcer sur la possibilité d’accorder ou non à Julian Assange le droit de faire appel de son extradition aux Etats-Unis, acceptée en juin 2022 par le gouvernement britannique. Si les magistrats s’y refusent, ses proches craignent qu’il ne soit remis rapidement aux Etats-Unis, même s’ils espèrent saisir à temps la Cour européenne des droits de l’Homme.
Comme mardi, l’Australien n’est présent mercredi ni en personne, ni en visioconférence. Ses proches ont alerté sur la dégradation de son état de santé récemment et disent craindre sa mort s’il est remis aux Etats-Unis. Sa défense a également mis en avant, en cas d’extradition, le risque de suicide pour Julian Assange, enfermé depuis 12 ans au Royaume-Uni – sept ans réfugié dans l’ambassade d’Equateur, puis cinq ans détenu dans la prison de haute sécurité de Belmarsh à Londres.
Mercredi, les représentants du gouvernement américain doivent présenter leurs arguments. Au premier jour d’audience mardi, la défense de Julian Assange a dénoncé des poursuites « politiques ». L’Australien est poursuivi pour des « pratiques journalistiques ordinaires » consistant à « obtenir et publier des informations », a fait valoir l’avocat. Son client risque une peine disproportionnée aux Etats-Unis et « il existe un risque réel qu’il subisse un déni de justice flagrant », a-t-il ajouté. Le fondateur de WikiLeaks a été arrêté par la police britannique en 2019 après avoir passé sept ans dans l’ambassade d’Equateur à Londres, afin d’éviter son extradition vers la Suède dans une enquête pour viol, classée sans suite en 2019. Depuis, il se bat pour éviter d’être remis aux Etats-Unis, où il est poursuivi pour avoir publié à partir de 2010 plus de 700.000 documents confidentiels sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan.