Israël-Palestine: ce que l’on sait sur les attaques qui font craindre un nouvel engrenage
Attaque sur attaque, la mort ce vendredi de sept personnes abattues par balles près d’une synagogue à Jérusalem-Est font fortement monter les tensions.
Depuis le début de l’année, le conflit israélo-palestinien est pris dans une nouvelle spirale de violence marquée par une brusque accélération au cours des derniers jours.
La mort vendredi à Jérusalem-Est de sept personnes abattues par balles par un Palestinien près d’une synagogue et une attaque armée dans la même zone samedi, dans la foulée du décès jeudi de neuf Palestiniens en Cisjordanie occupée lors d’un raid israélien, s’inscrit dans une flambée de violences depuis près d’un an. Les Nations unies n’ont pas recensé de bilan aussi élevé en une seule opération israélienne en Cisjordanie depuis qu’elles ont commencé à comptabiliser en 2005 les victimes du conflit.
Dans la foulée des attaques anti-israéliennes, le gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu (le plus à droite de l’histoire d’Israël) a annoncé des mesures visant à punir les proches des auteurs d’attentats. Les forces israéliennes ont ainsi mis sous scellés la maison de la famille d’un Palestinien qui a tué dix Israéliens et une Ukrainienne vendredi à Jérusalem-Est, en vue de la détruire.
Samedi, un Palestinien a blessé deux Israéliens, un père et son fils, également à Jérusalem-Est et dimanche, des gardes israéliens ont tué un Palestinien en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967. Lundi, les forces israéliennes ont tué un Palestinien à Hébron en Cisjordanie, selon les autorités palestiniennes.
Appels à la retenue
Ces violences font craindre un nouvel engrenage. Les appels à la retenue se sont multipliés en provenance de l’étranger. Le président américain Joe Biden a appelé vendredi son homologue israélien Benjamin Netanyahu pour l’assurer du soutien des Etats-Unis. Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a demandé lors d’entretiens téléphoniques avec ses homologues israélien et palestinien, d’éviter « toute action susceptible de provoquer une nouvelle dégradation ». Le président français Emmanuel Macron a quant à lui exhorté dimanche Israéliens et Palestiniens à « éviter des mesures susceptibles d’alimenter l’engrenage de la violence », selon un communiqué de l’Elysée.
Blinken sur place
Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a été envoyé sur place pour évoquer des mesures en vue d’une désescalade. A Tel-Aviv, il a appellé Israéliens et Palestiniens à ne pas « attiser les tensions ». Si les Etats-Unis et l’Egypte -l’un des principaux bénéficiaires de l’aide militaire américaine- sont des acteurs diplomatiques de poids, il n’en reste pas moins que pour les experts, la marge de manoeuvre du secrétaire d’Etat paraît limitée.
Washington a condamné une attaque « épouvantable » à Jérusalem-Est et M. Blinken va enjoindre Benjamin Netanyahu et Mahmoud Abbas à « prendre urgemment des mesures en vue d’une désescalade » selon le département d’Etat. Mais en privé des responsables américains ne cachent pas leur frustration face à l’escalade et l’impasse dans laquelle se trouve le conflit israélo-palestinien.