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Israël frappe Gaza et le sud du Liban en réponse à des tirs de roquettes sur son territoire

Israël a attaqué vendredi avant l’aube le sud du Liban et Gaza, disant viser des cibles du Hamas en représailles aux tirs de plusieurs dizaines de roquettes contre son territoire.

Les raids ont commencé peu après minuit à Gaza et vers 4h30 heure d’Israël (1h30 GMT) au Liban. L’armée israélienne a confirmé avoir « frappé des cibles, notamment des infrastructures terroristes appartenant au Hamas dans le sud du Liban ». C’est la première fois qu’Israël confirme avoir attaqué le territoire libanais depuis avril 2022.

Ces frappes sont le dernier épisode en date d’une brusque montée de tension au Proche-Orient depuis mercredi, après une accalmie toute relative du conflit israélo-palestinien observée depuis le début du ramadan, le 23 mars.

De violentes explosions ont été entendues dans la région de Tyr, dans le sud du Liban. Un habitant du camp de réfugiés palestiniens de Rachidiyé, proche de Tyr, Abou Ahmad, a dit à l’AFP que « deux obus au moins sont tombés près du camp ». Et un correspondant de l’AFP dans cette région a indiqué qu’un obus était tombé sur le toit d’une maison dans une plantation proche du camp, faisant des dégâts matériels.

Un homme tient un éclat de roquette après des frappes aériennes israéliennes à Al Qulaylah, à la périphérie de la ville de Tyr, au sud de la capitale libanaise Beyrouth, le 7 avril 2023. (AFP via Getty Images)

Jeudi, jour de la Pâque juive, une trentaine de roquettes avaient été tirées du Liban vers Israël, blessant une personne et causant des dégâts matériels, dans une escalade sur le front israélo-libanais sans équivalent depuis 2006. Ces tirs ont eu lieu au lendemain de l’irruption violente de la police israélienne dans la mosquée Al-Aqsa de Jérusalem, troisième lieu saint de l’islam, afin d’en déloger des Palestiniens qui s’y étaient barricadés.

L’armée israélienne a dit avoir la certitude que les tirs de roquettes du Liban, non revendiqués, étaient « palestiniens », et probablement selon elle l’oeuvre du Hamas ou du Jihad islamique. La Force intérimaire des Nations unies (Finul), déployée dans le sud du Liban, a pris contact avec les autorités israéliennes et libanaises, et a appelé « toutes les parties à cesser toutes leurs actions ». « Les deux parties ont dit qu’elles ne voulaient pas de guerre », a assuré la Finul dans un communiqué.

L’armée israélienne a affirmé pour sa part qu’elle « n’autorisera pas l’organisation terroriste Hamas à opérer à partir du Liban et elle tient l’Etat libanais pour responsable de tout tir dirigé [vers Israël] à partir de son territoire. »

Le Hamas a dit tenir Israël pour « responsable » de l’escalade et a appelé « toutes les factions palestiniennes à l’unité pour [l’]affronter ». « A chaque explosion répondra une explosion […] et toute attaque contre Al-Aqsa ou les fidèles [musulmans] trouvera un réponse », a renchéri le Jihad islamique.

Israël et le Liban restent techniquement en état de guerre après différents conflits. La ligne de cessez-le-feu est contrôlée par la Finul. Le ministère libanais des Affaires étrangères a assuré que le Liban voulait préserver « le calme et la stabilité » dans le Sud. Il a appelé la communauté internationale à « faire pression sur Israël pour arrêter l’escalade ».

Selon l’armée israélienne, « 34 roquettes ont été tirées du territoire libanais » jeudi, dont cinq sont tombées en Israël et 25 ont été interceptées par la défense antiaérienne. A Fassuta, dans le nord d’Israël, une voiture a été endommagée par une roquette. A une vingtaine de kilomètres à l’ouest, à Shlomi, des bureaux ont été criblés d’impacts après l’explosion d’une roquette sur la chaussée. « C’était terrifiant » mais « c’est la réalité en Israël », a dit Noy Atias, 21 ans, disant avoir entendu cinq explosions.

Plus tôt jeudi, le Hezbollah chiite, maître de fait du sud du Liban, avait proclamé son soutien à « toutes les mesures » que les groupes armés palestiniens pourraient prendre contre Israël en dénonçant « avec force l’assaut des forces d’occupation israéliennes » contre la mosquée Al-Aqsa.

En visite au Liban, le chef du Hamas Ismaïl Haniyeh a déclaré que les Palestiniens ne resteraient « pas les bras croisés » face aux « agressions » d’Israël contre la mosquée Al-Aqsa. « Si les sionistes pensent qu’ils peuvent souiller la mosquée Al-Aqsa, ils doivent comprendre (…) que cela pourra faire flamber la région tout entière », a prévenu Hachem Safieddine, un dirigeant du Hezbollah, cité par la chaîne du mouvement.

Dans la bande de Gaza, l’armée israélienne a mené plusieurs raids aériens dans la nuit, visant des tunnels, une mitrailleuse lourde et des ateliers de fabrication d’armes appartenant au Hamas, mouvement islamiste au pouvoir sur ce micro-territoire depuis 2007, selon des communiqués militaires. En riposte, plusieurs missiles ont été tirés à partir de la bande de Gaza, apparemment interceptés par la défense antiaérienne israélienne.

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