Israël et Palestine: Quelles sont les options pour résoudre un des plus vieux conflits du monde ?
Il peut y avoir d’autres voies que la création d’un Etat palestinien coexistant avec Israël, dit l’administration Trump. Solution à un ou deux Etats, confédération, maintien du statu quo…: revue des options pour résoudre un des plus vieux conflits du monde.
– La solution à deux Etats –
Elle est retenue par la plus grande partie de la communauté internationale. Elle est endossée par la direction palestinienne internationalement reconnue, et par l’actuel Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, certes sans enthousiasme. Elle guidait la diplomatie américaine au moins depuis 2000 et jusqu’aux remises en question par l’administration cette semaine. Un Etat palestinien serait créé, qui coexisterait avec Israël dans la paix, la sécurité et des frontières reconnues. Dans le scénario privilégié, il comprendrait la Cisjordanie actuellement occupée par Israël, la bande de Gaza sous le contrôle du Hamas islamiste et aurait pour capitale Jérusalem-Est, annexé par Israël.
– Deux Etats, mais des versions distinctes –
La solution à deux Etats recouvre des réalités potentielles différentes selon les interlocuteurs. M. Netanyahu envisage pour les Palestiniens un « Etat moins », autrement dit un Etat qui n’en aurait pas tous les attributs, a rapporté la presse israélienne. Même en cas d’accord, Israël doit conserver le contrôle militaire de toute la Cisjordanie, territoire qui constituerait une bonne part d’un Etat palestinien, a-t-il dit mercredi.
– Solution à un Etat –
Plus de deux décennies de négociations, jalonnées de guerres et de violences, n’ont pas produit un accord final. Avec des réalités de plus en plus inextricables et la poursuite de la colonisation israélienne en territoires occupés, beaucoup de diplomates s’alarment que la solution à deux Etats ne soit plus possible.
La solution à un Etat fut longtemps celle de l’Organisation de libération de la Palestine, avant que l’OLP ne finisse par reconnaître l’Etat d’Israël et soutenir la solution à deux Etats. Le Hamas continue à refuser de reconnaître Israël, et à vouloir un Etat sur toute la Palestine mandataire (y compris donc Israël).
– Juif ou démocratique –
Saëb Erakat, haut responsable de la direction palestinienne, disait mercredi que « la seule véritable alternative possible (à la solution à deux Etats) serait un Etat laïc et démocratique (sur les Territoires palestiniens et Israël) où juifs, musulmans et chrétiens seraient égaux ».
Il signifiait par là qu’une telle hypothèse était exclue, tant elle supposerait qu’Israël accepte une remise en cause de son identité.
Les données démographiques sont sujettes à débat et à évolution, mais pour Israël la menace serait que la population arabe prenne le pas sur la population juive. Israël imposera alors un statut différent aux juifs et aux Arabes, ce qui reviendrait à un régime d’apartheid, dit M. Erakat.
« Si on fait le choix d’un seul Etat, Israël pourra être soit juif, soit démocratique, il ne pourra pas être les deux », disait avant de partir l’ex-secrétaire d’Etat américain John Kerry.
– Confédération israélo-palestinienne –
Le président israélien Reuven Rivlin prône une confédération de deux Etats, israélien et palestinien, avec deux parlements et deux constitutions, mais une seule armée, israélienne.
– Confédération jordano-palestinienne –
Certains membres de la droite israélienne pensent que la Jordanie, qui contrôlait Jérusalem-Est et la Cisjordanie de 1948 jusqu’en 1967, pourrait offrir une issue. La population jordanienne est majoritairement d’origine palestinienne. L’OLP et Israël avaient rejeté en 1972 une proposition de confédération. Mais en octobre 2016, un sondage auprès des Palestiniens de la bande de Gaza et de Cisjordanie indiquait que 46,1% d’entre eux soutenaient la confédération de deux Etats indépendants avec des relations institutionnelles fortes. L’enquête ne précisait pas combien s’y opposaient.
– Le statu quo –
Israël continue à occuper la Cisjordanie et à maintenir la bande de Gaza sous blocus. La colonisation se poursuit. L’envoyé spécial de l’ONU Nickolay Mladenov mettait en garde jeudi contre « l’illusion qui ferait croire qu’on peut gérer le conflit indéfiniment ». Le risque, disait-il, est non seulement celui du « conflit perpétuel », mais de la montée des extrémismes.
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