Guy Verhofstadt: « Laissons l’Europe reprendre la gestion de la frontière turco-grecque »
Guy Verhofstadt propose que les Etats membres de l’UE créent immédiatement une nouvelle agence pour reprendre le contrôle frontalier entre la Turquie et la Grèce.
Il plaide pour que les trois milliards d’euros d’aides promis par l’UE à la Turquie aillent directement en soutien financier des réfugiés dans les camps, pour qu’ils ne tentent plus la traversée vers l’Europe.
La Grèce n’arrive pas à surveiller ses frontières extérieures. La Commission européenne a proposé de mettre sur pied un corps européen de garde-côtes et garde-frontières, mais il faut pour cela une nouvelle législation, ce qui prend du temps.
Guy Verhofstadt estime qu’on peut prendre des actions immédiates. Selon les Traités, les Etats membres peuvent mettre sur pied une European Rapid Refugee Emergency Force (ERREF), sans que de nouvelles règles ne soient nécessaires. Il estime que le Conseil du 18 février devrait prendre cette décision. Cette nouvelle agence, composée de 2.000 personnes venant de tous les Etats membres, reprendrait immédiatement le contrôle de la frontière entre la Turquie et la Grèce et enregistrerait les réfugiés dans des centres d’accueil.
Dans une tentative d’endiguer l’afflux de réfugiés, l’UE a conclu un accord avec la Turquie, qui doit recevoir trois milliards d’euros. Guy Verhofstadt propose d’utiliser cet argent pour améliorer la situation dans les camps de réfugiés. Un milliard devrait aller au Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés, et deux milliards devraient être consacrés à un soutien direct aux réfugiés là-bas, propose le libéral.
« Une des raisons principales pour lesquelles les gens quittent ces camps et tentent une traversée dangereuse est le fait qu’ils doivent survivre là-bas avec sept dollars par mois. Si nous augmentons ce montant, ils pourront eux-mêmes améliorer leurs conditions de vie dans les camps. »