Israël et le Liban ont « conclu un accord historique » sur leur frontière maritime
Israël et le Liban, deux voisins techniquement en guerre, ont « conclu un accord historique » sur la délimitation de leur frontière maritime, a déclaré mardi le Premier ministre israélien Yaïr Lapid.
« Cet accord historique va renforcer la sécurité d’Israël, injecter des milliards (d’euros) dans l’économie israélienne et assurer la stabilité de notre frontière nord (avec le Liban) », a ajouté M. Lapid, précisant qu’une réunion de son cabinet de sécurité était prévue mercredi sur cet « accord conclu » à l’issue d’une médiation américaine.
Les Etats-Unis mènent depuis deux ans une médiation entre le Liban et Israël, pays voisins officiellement en état de guerre, pour parvenir à un accord visant à délimiter leur frontière maritime et lever les obstacles à la prospection d’hydrocarbures.
Les deux pays avaient signifié début octobre leur satisfaction à un projet d’accord du médiateur américain Amos Hochstein.
Selon des informations de presse et des responsables, ce texte prévoit que le gisement offshore de Karish soit sous contrôle d’Israël et que les réserves de Cana, situées plus au nord-est, soient octroyées au Liban –bien qu’une partie dépasse la future ligne de démarcation. L’Etat hébreu toucherait une partie des revenus de l’exploitation gazière de Cana, d’après ces sources.
Mais jeudi, Israël avait affirmé son refus d’une série d’amendements libanais au projet d’accord.
Dimanche, le groupe britannique Energean a annoncé le début de tests pour raccorder au territoire israélien la plateforme gazière de Karish.
Le ministère israélien de l’Energie avait indiqué mi-septembre que des tests allaient commencer prochainement pour raccorder à son réseau ce champ gazier en Méditerranée orientale, avant, à terme, d’entamer l’exploitation du gisement.
Le ministère français des Affaires étrangères a affirmé de son côté ce week-end contribuer « activement à la médiation américaine », soulignant qu’un accord serait « bénéfique aux deux pays et à leurs populations ».
En juillet, le Premier ministre israélien Yaïr Lapid avait évoqué ce dossier sensible avec le président Emmanuel Macron, espérant voir Paris user de son influence pour faciliter un accord avec Beyrouth, d’autant que le groupe français Total est pressenti pour explorer le gisement de Cana.