François Hollande – Ségolène Royal, toute une histoire (extrait)
Françoise Degois a été journaliste, puis conseillère de l’ex-candidate à l’Elysée. Dans un livre riche en anecdotes, Quelle histoire ! (Plon), elle raconte un destin ou plutôt deux. Deux destins, un duo.
[EXTRAITS]
Le Pavillon de la reine
Paris, novembre 2010
Ce rendez-vous n’a jamais figuré dans l’agenda de l’un ni de l’autre. En ce jour de novembre 2010, Dominique Strauss-Kahn, Anne Sinclair et Ségolène Royal prennent le thé au Pavillon de la reine, devisant discrètement, à l’écart, dans ce très chic établissement de la place des Vosges.
Ségolène revoit Dominique pour la première fois depuis la présidentielle. Leurs rapports ont été chaotiques, et par éclipses. […]
Ce jour-là, au Pavillon de la reine, la présidentielle est oubliée. DSK sort d’ailleurs bluffé de l’entretien avec elle et le confie à Christophe Borgel, son représentant dans les instances du parti : « Cette Ségolène-là, avec laquelle je viens de discuter, aurait gagné la présidentielle. Elle a vraiment progressé. » […]
Ce jour-là, DSK sonde l’ex-candidate. Quelles sont ses intentions ? Elle veut être candidate. Et elle le sera, elle lui annonce clairement. Ensuite ? Eh bien, ensuite… On verra.
DSK esquisse une solution politique pour son éventuel retrait quand lui entrera en lice. Elle prendrait la tête de son comité de soutien. Présidente de l’Assemblée nationale ? Si la campagne est victorieuse ? « On verra »…
Etonnant, ce « on verra », un grand classique chez la présidente de Poitou-Charentes qui ne ferme jamais aucune porte. Mais un grand classique aussi chez François Hollande, qui laisse toujours toutes les portes ouvertes. Jumeaux.
Quand DSK, quelques semaines plus tard, rencontre François Hollande, ce dernier lui fait également part de sa détermination à être candidat. La discussion a lieu dans un appartement du boulevard du Montparnasse.
« Et si je suis candidat en juin ? » lui demande DSK. « On verra », répond Hollande.
Quelques jours après ce thé au Pavillon de la reine, elle confie : « Il n’est vraiment pas désagréable, finalement. Et je le trouve déterminé. » Le courant passe de nouveau entre les deux.
Quelle histoire ! de Françoise Degois. Plon, 314 p.
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