Flambée de violences israélo-palestiniennes depuis près d’un an
La mort vendredi à Jérusalem-Est de sept personnes abattues près d’une synagogue et une attaque armée dans la même zone samedi, dans la foulée du décès jeudi de neuf Palestiniens en Cisjordanie occupée, s’inscrit dans une flambée de violences depuis près d’un an.
L’année 2022 a été la plus meurtrière en Cisjordanie depuis la fin de la Seconde Intifada (le soulèvement palestinien de 2000 à 2005). Quarante-neuf Palestiniens ont également été tués dans la bande de Gaza pendant trois jours d’affrontements entre l’armée israélienne et le Jihad islamique en août de cette année-là.
Selon une banque de données compilée par l’AFP, le conflit israélo-palestinien a fait 235 morts en 2022, à plus de 80% palestiniens.
Le bilan s’établit déjà à 39 morts en 2023: 32 Palestiniens (incluant des auteurs d’attaques, des combattants et des civils) et les sept victimes de l’attentat près de la synagogue à Jérusalem-Est, partie de la Ville sainte occupée et annexée par Israël.
Attaques en Israël en mars-avril
Le 22 mars 2022, quatre personnes sont tuées dans une attaque à Beersheva, principale ville du désert du Néguev (sud d’Israël). L’assaillant, mortellement blessé, est identifié comme un enseignant bédouin déjà condamné par Israël pour avoir planifié de se rendre en Syrie, afin de rejoindre le groupe jihadiste Etat islamique (EI).
Le 27 mars, deux policiers sont tués dans une attaque revendiquée par l’EI dans la ville israélienne de Hadera (nord).
Le 29 mars, un Palestinien originaire de Ya’bad (Cisjordanie) ouvre le feu sur des passants à Bnei Brak, dans la banlieue de Tel-Aviv, et tue cinq personnes.
Le 7 avril, une attaque fait trois morts dans le centre-ville de Tel-Aviv.
Avalanche de raids en Cisjordanie
Dans la foulée de ces attaques, suivies par d’autres, l’armée israélienne mène en 2022 plus de 2.000 raids en Cisjordanie, notamment dans les secteurs de Jénine et Naplouse, bastions de groupes armés palestiniens, dans le nord de ce territoire occupé par Israël depuis 1967.
Le 11 mai, la journaliste américano-palestinienne Shireen Abu Akleh, vedette de la chaîne qatarie panarabe Al-Jazeera, est tuée lors d’un raid militaire israélien alors qu’elle couvrait des affrontements à Jénine. Sa mort provoque un tollé international.
Le 25 octobre, cinq Palestiniens sont tués dans une attaque israélienne visant le groupe armé Areen al-Oussoud à Naplouse. Le 29 novembre, les troupes israéliennes abattent quatre Palestiniens en Cisjordanie.
Nouvel affrontement à Gaza
Le 1er août, les autorités israéliennes arrêtent l’un des chefs du Jihad Islamique en Cisjordanie.
Une nouvel embrasement s’ensuit entre Israël et les combattants de ce groupe armé retranchés dans la bande de Gaza.
Le 5, l’armée lance une opération présentée comme « préventive » contre le Jihad Islamique au cours de laquelle ses principaux chefs militaires à Gaza sont tués. Une trêve négociée par l’Egypte entre en vigueur le 7.
Au total, 49 Palestiniens sont tués en trois jours d’échanges de roquettes et de missiles, épisode du conflit le plus violent depuis la guerre de mai 2021 entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, au pouvoir à Gaza.
Trois jours d’escalade depuis jeudi
Depuis le début de l’année, le conflit israélo-palestinien est pris dans une nouvelle spirale de violence marquée par une brusque accélération au cours des trois derniers jours.
– Jeudi, neuf Palestiniens sont tués à Jénine lors d’un raid israélien décrit par l’armée comme une opération contre des activistes islamistes dans le camp de réfugiés de cette ville.
Les Nations unies n’ont pas recensé de bilan aussi élevé en une seule opération israélienne en Cisjordanie depuis qu’elles ont commencé à comptabiliser en 2005 les victimes du conflit. Un dixième Palestinien est abattu près de Ramallah.
– Dans la nuit de jeudi à vendredi, l’armée israélienne procède à des frappes sur la bande de Gaza en réponse à des tirs de roquettes en provenance du micro-territoire palestinien.
– Vendredi soir, un Palestinien armé tue par balles sept personnes près d’une synagogue à Jérusalem-Est pendant les prières du shabbat, avant d’être abattu.
Cette attaque, l’une des plus sanglantes à Jérusalem depuis des années, est condamnée notamment par l’ONU, les Etats-Unis, la France, la Turquie, la Jordanie ou encore les Emirats arabes unis.
– Samedi matin, deux personnes sont blessées lors d’une attaque à Jérusalem-Est, menée par un Palestinien âgé de 13 ans, selon la police israélienne.