Femen: dix ans d’actions coup de poing
Poutine, Berlusconi, et dimanche les commémorations du 11-Novembre à Paris: seins nus, les militantes Femen entendent dénoncer dans des actions coup de poing l’oppression politique et religieuse dans le monde.
En parvenant à forcer la sécurité au passage de la limousine de Donald Trump dans le convoi officiel des chefs d’État sur les Champs-Élysées, ces militantes féministes ont ajouté une nouvelle action spectaculaire à une liste déjà longue.
Couronnes de fleurs sur la tête, slogans tracés en grosses lettres noires sur leur poitrine dénudée, ces femmes, souvent jeunes et sveltes, trompent depuis dix ans les services de sécurité, se faufilent dans les foules pendant manifestations ou événements officiels, en hurlant leur message contre toutes formes d’oppression.
Créé en 2008, à Kiev en Ukraine, les Femen se rêvent d’abord en nouvelle icône du féminisme.
Elles se font connaitre en 2010, s’imposant dans un bureau électoral de Kiev pour dénoncer un risque de « glissement vers la dictature » avec le candidat prorusse à la présidentielle, Viktor Ianoukovitch.
Puis leurs actions s’étendent rapidement à l’étranger, ciblant les présidents qu’elles accusent d’autoritarisme, les partis politiques comme le Front national en France. Et font « le buzz », sans que l’on sache combien de femmes ce mouvement regroupe vraiment.
En 2011, menacé d’emprisonnement à Kiev, le groupe quitte l’Ukraine pour Paris où elles trouvent refuge.
Dans la capitale française, elles mènent alors des actions contre Dominique Strauss-Kahn, alors accusé de viol, ou encore en 2013 dans la cathédrale Notre-Dame de Paris.
La même année, elles perturbent la visite du président russe Vladimir Poutine au Salon de l’industrie de Hanovre, en Allemagne, en hurlant « Fuck dictator ! ».
Depuis quelques temps, leur mouvement semblait s’affaiblir, sous le coup de nombreuses divisions internes, de condamnations judiciaires et d’une multiplication de critiques à leur égard.
Mais depuis le début de l’année, les militantes féministes ont multiplié les actions médiatiques.
En janvier, quatre d’entre elles ont manifesté devant l’Élysée contre la venue du président turc Recep Tayyip Erdogan.
Quelques jours plus tard à Prague, une autre s’est ruée sur le président tchèque Milos Zeman, pro-russe et pro-chinois, au moment où il s’apprêtait à mettre son bulletin de vote dans l’urne.
En avril, c’était au tour de Silvio Berlusconi de voir une Femen débarquer dans son bureau de vote en Italie, hurlant « Berlusconi tu es périmé ».
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