Renaud Duquesne
Face à la terreur, point d’angélisme, mais » Une main de fer dans un gant de velours «
Encore et toujours la terreur. L’attentat de Nice en est malheureusement encore un exemple criant. La terreur frappe indifféremment les jeunes, les vieux, de toutes confessions et origines . Elle est aveugle. Elle n’opère pas de tri et frappe indistinctement quiconque se trouve sur son passage. Elle est un message politique en soi.
L’expression manifeste de tenter de nous faire renoncer à notre mode de vie et aux libertés qui sont les nôtres.
Voire d’instiller la haine et donc la stigmatisation de l’autre dans le but de nous diviser.
Mais il faut y prendre garde, elle n’est pas le fait d’une communauté ou d’une religion vue dans son ensemble.
Elle est la volonté d’une minorité agissante qui veut imposer un archaïsme religieux d’un autre âge.
Lequel bafoue les fondements les plus élémentaires de l’état de droit que sont la séparation du temporel et de l’intemporel et la liberté de penser et de choisir son mode de vie.
L’attentat de Nice et ceux qui ont précédé représentent de multiples dangers pour nos démocraties représentatives et laïcs.
La tentation va être grande chez certains de prôner une guerre des civilisations.
Soit par peur de l’autre soit à des fins de récupérations politiques.
Il est partout, en ce compris chez nous, des individus qui prônent la haine de l’autre.
Qui en font commerce. Qui pensent que gouverner, c’est fédérer son camp en rejetant l’autre.
Il pratique eux aussi l’extrémisme. Le nationalisme n’est-il pas en soi un acte de radicalisation .
On dirige un pays pour les gens ,sans filtre d’appartenance, dans le souci de l’intérêt général et non pas pour exclusivement représenter son camp et ces aficionados.
A défaut, la différence quelle qu’elle soit sera le ferment de l’explosion du vivre ensemble.
Il ne faut pas pour autant tomber dans l’angélisme. Ne rien faire, c’est laisser faire.
Il faut trouver le point d’équilibre.
La politique du juste milieu ou reprendre à son compte l’adage » Une main de fer dans un gant de velours « .
Il faut cesser de fermer les yeux sur les foyers islamistes qui prêchent la haine chez nous.
Pas de liberté pour les ennemis de la liberté.
Il faut un islam de Belgique et d’Europe.
Il est indispensable de contrôler la formation des Imams et ce qui se fait et se dit dans ces mosquées.
Le financement du culte, de tous les cultes, doit être soumis à des règles strictes consistant dans le respect de nos règles démocratiques.
A défaut, les subventions doivent être retirées. Il doit en être de même pour tous les organismes qui gravitent autour de ceux et celles qui prêchent la mort aux noms de Dieu.
Ceux qui prônent la haine et l’appel au Jihad doivent être poursuivis pénalement sur base des règles existantes ou de nouvelles règles à créer.
Les fauteurs de trouble d’origines étrangères doivent être expulsés manu militari.
Les services de renseignements doivent être repensés. Ils doivent avoir les moyens de leurs ambitions en personnel, en matériel et en financement.
Il faut recruter des personnes d’origines étrangères ayant la nationalité belge. Ceux qui souffrent d’être stigmatisés et qui veulent eux aussi lutter.
Pour lutter contre un ennemi souvent invisible, il faut se faire aider de ceux qui les connaissent et parlent leurs langues.
Il faut créer des réseaux d’informateurs qui nous aideront à pallier au manque de personnel.
On ne peut mettre un policier à chaque coin de rue ou derrière un téléphone pour tenter d’écouter la multitude.
Au passage en procédant de la sorte, on risque de créer l’impression de vivre dans un état policier ou de bafouer certaines libertés élémentaires.
Il est indispensable de disposer d’un service spécialisé et dédicacé à la lutte contre le terrorisme.
Un organe centralisateur de collecte des données recueillies qui pourra les traiter efficacement.
Cela devra s’accompagner d’un changement des mentalités, par rapport à la situation actuelle ou la rétention souvent involontaire d’informations par les services et le cloisonnement de ces services sont des obstacles à une lutte efficace.
Pas de guerre sainte sans argent. Il faut traquer les sources de financements et frapper au portefeuille. Couper les vivres, saisir et punir.
Une des causes principales de la propagation de l’islamisme radical est la propagande sur internet.
Brancher internet et en restant chez vous au calme, vous pouvez être endoctriné et vous-même propager ce discours haineux.
Il est surprenant qu’à ce jour rien d’efficace n’ait été fait pour lutter contre cela.
Regarder des sites pedopornographiques est une infraction en Belgique. Il doit en être de même pour la consultation des sites jihadistes.
On doit bloquer les accès et tenter de remonter la source de diffusion.
Chacun d’entre nous doit être le gardien de sa propre sécurité. Ce n’est pas un appel à la délation, mais a la vigilance pertinente.
Il faudra peut-être envisager la création de centres de détentions destinées aux radicalismes et aux islamistes en tout genre.
Nous ne devons pas être seuls.
Il faut une coordination européenne qui intègre ces éléments de réflexions.
Il faut des contrôles aux frontières extérieures de l’Europe efficaces.
A défaut des sanctions doivent être prises contre les pays défaillants.
Des contrôles non systématiques doivent pouvoir être organisés aux frontières intérieures.
L’afflux des réfugiés n’est pas un mal, car la majorité sont des victimes de ces barbares.
Mais malheureusement au sein de ceux-ci se trouvent ( une minorité ) des semeurs de morts.
Il faudra du doigter et de l’efficacité pour faire le tri et non parquer les réfugiés dans des camps aux fils de fer barbelés
Il se dit que la guerre se gagne en Irak et en Syrie. Trop point de raisons de se réjouir. Le vers est déjà dans le fruit chez nous.
Mais il est indispensable d’éradiquer les donneurs d’ordre et leurs centres de commandement sur place. Sans pitié, mais avec justesse pour les populations civiles.
Il faut définir sur le terrain une stratégie efficace en concertation avec les pays arabes.
Nous ne devons pas apparaître comme les nouveaux croisés, mais comme les défenseurs d’un islam des lumières.
Ce combat de terrain doit être mené essentiellement par les pays arabes.
Nous ne pourrons pas faire l’économie de l’analyse des causes de ce djihadisme qui s’internationalise.
Les 2 guerres d’Irak et celle d’Afghanistan ont créé le chaos et la situation actuelle.
Non, comme le soutient le président américain, le monde n’est pas plus sûr depuis ces interventions.
Ces guerres ont été menées pour de mauvaises raisons, mais en plus mal gérées.
Il faut recréer dans ces pays une mosaïque multiconfessionnelle exempte d’impérialisme.
Elle doit être nourrie de compréhension intra-muros entre les chiites, les sunnites, les alaouites… mais aussi de notre part qui ne doit pas nous pousser à implémenter nos propres règles.
A l’inverse, nous devons aussi procéder à notre examen de conscience.
L’immigration a été vue par certaines comme le moyen de se créer une base électorale.
On a laissé faire. On a créé des ghettos. Des zones de non-droit.
Et cela dans le chef de certains pour faire des voix et de la doctrine humaniste a la petite semaine.
On a peut-être pas assez pratiqué la politique de la main tendue.
Trouver un emploi n’est pas toujours facile si l’on est d’origine étrangère.
Le désoeuvrement entraîne souvent la délinquance et ainsi de suite.
Il faut pratiquer la réciprocité.
L’intégration n’est pas un fait acquis. Elle doit être partagée ,comprise et assumée.
Elle doit passer par l’enseignement, l’école qui apprend les règles que l’on ne peut transgresser.
Mais aussi par une pédagogie éclairée qui s’inscrit dans le respect de toutes les spécificités culturelles et convictions.
Les ghettos doivent être décloisonnés et ouverts aux autres.
Pour que la différence soit une richesse et un lieu d’échange et non pas une zone de repli sur soi et d’exclusion.
Il faut que les porteurs éclairés des messages religieux ou autres au sein de la communauté étrangère monte aux barricades non pas occasionnellement, mais dans la durée.
Ils sont nombreux et n’attendent que cela. Je veux y croire.
Mais ce n’est pas toujours facile au regard du climat actuel et de l’adage » tous dans le même sac « .
Pour en terminer, il n’est pas choquant que les politiques proposent des solutions différentes et rapidement après la commission des attentats.
La périodicité de ceux-ci l’impose. Toutefois il faut le faire avec recul et de la perspective.
Stop aux idées simplistes ou aux instantanés qui permettent de passer dans les médias.
On a besoin comme de pain, d’hommes et de femmes d’états qui voient loin et qui ont de la perspective.
Qui prendra le risque de déplaire, de faire don de leurs personnes au pays et de trouver des solutions pour que le vivre ensemble ne soit pas un voeu pieux.
Ils existent, mais ils doivent se réveiller.
J’espère que la désespérance et la souffrance les y aideront.
Cela ne se fera pas en un jour, mais avec beaucoup de bonne volonté et de courage.
On ne doit jamais démissionner et s’abandonner à la peur.
L’homme est capable du meilleur comme du pire.
Nombreux et majoritaires sont ceux, je veux le croire, qui croit en l’humain et dans l’universalité des valeurs et du respect.
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