L’Ukraine est-elle vouée à adhérer à l’Union europénne? La question divise, un peu, les partis belges. © GETTY IMAGES

Elections européennes: tous les partis pour l’élargissement sous conditions, sauf le PTB

Gérald Papy
Gérald Papy Rédacteur en chef adjoint

Le PS, le MR, Ecolo, Les Engagés et DéFi sont globalement pour l’adhésion de l’Ukraine, la Moldavie, la Géorgie et les pays des Balkans occidentaux à l’Union européenne. Le PTB n’y est pas favorable « actuellement ».

Dans le cadre de la campagne des élections européennes, Le Vif propose une série d’articles sur leurs enjeux. Le première épisode est consacré à l’élargissement de l’Union européenne. Aux partis belges francophones, a été posé cette question : «Etes-vous favorable à l’adhésion à l’Union européenne de l’Ukraine, de la Moldavie, de la Géorgie et des pays des Balkans occidentaux? Avec ou sans réforme préalable du fonctionnement de l’Union européenne?»

Le PS, le MR, Ecolo, Les Engagés et DéFi sont plutôt favorables à l’élargissement de l’Union européenne, mais tous mettent en avant des conditions. Elio Di Rupo, tête de liste du Parti socialiste, avance «la réalité d’un Etat de droit où la justice est indépendante, le respect des droits humains, le respect des droits sociaux avec liberté syndicale, une lutte interne contre la pauvreté, la mise à niveau des conditions sociales et fiscales qui se rapprochent progressivement des standards européens». Pour Sophie Wilmès, qui conduit la liste MR, «il n’y a pas et ne peut pas y avoir de coupe-file. L’alignement avec l’acquis communautaire doit être complet pour éviter toute fragilisation de l’Union». Saskia Bricmont, tête de liste Ecolo, suspend toute nouvelle adhésion au respect «des critères politiques (institutions stables et démocratiques et adhésion aux valeurs européennes), économiques, et à l’aptitude à assumer les obligations découlant de l’acquis communautaire». Les mêmes conditions, ou quasi, sont retenues par Fabrice Van Dorpe, tête de liste DéFi, soit «le respect des critères de Copenhague et l’intégration de l’acquis communautaire». «L’adhésion à l’UE ne doit pas être bradée et les critères d’adhésion doivent être remplis de manière stricte», soutient Yvan Verougstraete, à la tête de la liste des Engagés, qui suggère «une adhésion progressive […] au gré de l’alignement des situations socioéconomiques et de gouvernance démocratique».

Le PTB et sa tête de liste Marc Botenga, en revanche, «ne sont pas favorables actuellement à l’élargissement de l’Union européenne». Deux raisons sont avancées. «L’intégration d’un pays en guerre risque de compliquer les négociations de paix, voire, au pire, nous impliquer directement dans cette guerre. Et il y a la question du dumping social, dont risquent d’être victimes tant les travailleurs européens que les travailleurs des pays candidats. Nous le voyons déjà aujourd’hui dans des secteurs comme le transport ou la construction.»

En ce qui concerne un éventuel approfondissement du fonctionnement de l’Union européenne préalable à un élargissement, le PS prône «l’obligation de tous les Etats membres de converger vers un niveau comparable de fiscalité et de contribution à la sécurité sociale et la fin de toute décision à l’unanimité au sein du Conseil européen». Ecolo et DéFi abondent dans le sens de la suppression de la règle de l’unanimité au Conseil européen. Les Engagés n’en sont pas très éloignés: ils demandent de «revoir la règle d’unanimité au Conseil de l’UE». Plus prudent, le MR juge indispensable «une réforme de la gouvernance, des politiques et du budget avant tout élargissement». Se distinguant là aussi des autres partis, le PTB ne pense pas que le passage du vote à l’unanimité au vote à la majorité qualifiée en matière de politique étrangère soit une bonne idée.

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