La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. (Photo by Thierry Monasse/Getty Images) © Belga

Von der Leyen sur le réarmement de l’Europe: « le temps des illusions est révolu »

La présidente de la Commission européenne a insisté sur l’urgence pour l’Europe d’assumer davantage sa propre défense.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a répété mardi au Parlement européen son plaidoyer pour augmenter les investissements dans la défense de l’Europe. « Le temps des illusions est désormais révolu », a-t-elle lancé.

« Après la fin de la guerre froide, certains ont pensé que la Russie pourrait intégrer l’architecture économique et de sécurité de l’Europe, tandis que d’autres espéraient pouvoir compter indéfiniment sur la pleine protection de l’Amérique. C’est ainsi que nous avons baissé la garde », a-t-elle résumé. « Nous pensions recueillir les dividendes de la paix. Mais en réalité, tout ce que nous faisions, c’était creuser un déficit en matière de sécurité ».

Ursula Von der Leyen a insisté sur l’urgence pour l’Europe d’assumer davantage sa propre défense. Les États membres ont donné jeudi dernier un premier feu vert au grand plan de défense que la Commission doit développer en vue du sommet européen de la semaine prochaine. « Réarmer l’Europe » prévoit notamment un nouvel instrument de 150 milliards d’euros de prêts qui seraient mis à disposition des États membres pour investir dans leur défense, ainsi qu’une flexibilité des règles budgétaires de l’UE pour les dépenses dans ce domaine. 

Pour le nouvel instrument, la Commission veut recourir à un article des traités qui lui permet de se passer de l’approbation du Parlement européen, en ne soumettant le texte qu’au Conseil (États membres). « C’est le seul moyen d’apporter une aide financière d’urgence, dont nous avons besoin maintenant. Nous tiendrons le Parlement régulièrement informé des progrès accomplis », selon l’Allemande.

Pour d’autres volets du plan, comme la possibilité qu’auront les États membres de réorienter vers la défense des fonds de cohésion qui arrivent dans leurs régions les moins favorisées, la Commission a en revanche besoin de l’aval des deux colégislateurs.

La cheffe de l’exécutif européen insiste sur les retombées positives pour l’économie et la compétitivité de l’Union. « De nouvelles usines et lignes de production seront nécessaires, qui créeront des emplois de qualité ici, en Europe. La stimulation des investissements se fera sentir bien au-delà du secteur de la défense – de l’acier à l’espace, des grandes entreprises de transport aux jeunes pousses innovantes dans le domaine de l’intelligence artificielle. » Le but est de « dissuader tout pays hostile » d’attaquer.

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