Un an de règne de Charles III: retour sur cinq moments marquants

Discours, couronnement grandiose et première visite d’Etat, la première année du règne de Charles III a été marquée de beaucoup de moments inédits pour le monarque.

Le temps du deuil: première allocution

Au lendemain de la mort de la reine Elizabeth II à 96 ans, son fils, devenu le roi Charles III, apparaît sur les écrans des Britanniques. Visiblement ému, il rend hommage au long règne de sa mère et promet de servir les Britanniques « avec loyauté, respect et amour ». « A ma maman chérie, alors que vous entamez votre dernier grand voyage pour rejoindre mon cher feu Papa, je veux simplement vous dire ceci: merci », affirme-t-il.

Dans cette allocution enregistrée depuis le palais de Buckingham, Charles désigne son fils aîné et héritier William prince de Galles, le titre qu’il a lui-même porté jusqu’à son accession au trône, et exprime son « amour » pour le prince Harry et son épouse Meghan, désormais aux Etats-Unis.

Peu avant, revenant d’Ecosse où la reine était décédée le 8 septembre au château de Balmoral, le monarque avait longuement salué la foule venue rendre hommage à la défunte souveraine. Avant les funérailles, le deuil national dure 10 jours pendant lesquels le nouveau souverain va parcourir son royaume.

Un discours de Noël très suivi

Le 25 décembre, Charles III prononce son premier discours de Noël, rendez-vous incontournable depuis 1932 et télévisé depuis 1957. Enregistré depuis la chapelle Saint-Georges du château de Windsor, où reposent sa mère et son père Philip, il y remercie les Britanniques « pour l’amour et la sympathie que vous avez manifesté à toute notre famille ».

En pleine crise du coût de la vie et au moment où des grèves historiques secouent le pays, le roi pense à ceux « qui cherchent des moyens de payer leurs factures ou de nourrir et chauffer leur famille ». Plus de 10,6 millions de personnes regardent le discours, un record.

Un couronnement grandiose

Charles est officiellement couronné le 6 mai en grande pompe à l’abbaye de Westminster devant un parterre d’invités prestigieux mais sans grande ferveur populaire. Au-côté de son épouse Camilla, également couronnée reine, Charles reçoit de l’archevêque de Canterbury la couronne de Saint-Edouard au cours d’une cérémonie chrétienne marquée du poids de l’histoire de la monarchie. L’événement est quelque peu modernisé avec une durée plus courte, des représentants des principales religions et des invités témoignant davantage de la diversité du Royaume-Uni d’aujourd’hui.

Après une procession jusqu’au palais de Buckingham, la famille royale sacrifie au rituel du salut depuis le balcon, sans le prince Harry, qui avait quelques mois plus tôt publié des mémoires très durs envers sa famille.

Une visite d’Etat… en Allemagne

Pour sa première visite d’Etat, Charles III devait se rendre en France fin mars afin de célébrer la longue amitié franco-britannique, avant d’aller dans la foulée en Allemagne. Mais cette visite française a dû être reportée, empêchée pour des raisons de sécurité en plein mouvement social contre la réforme des retraites. Le couple royal se rendra finalement à Paris et Bordeaux, du 20 au 22 septembre.

A Berlin, dans un discours historique et majoritairement en allemand dans l’enceinte du Parlement, le roi a appelé à l’unité contre l’invasion russe en Ukraine, déplorant le retour du « fléau » de la guerre en Europe.

Réveil des anti-monarchistes

Inaudibles sous la populaire Elizabeth II, les militants pro-République ont retrouvé de la vigueur, même s’ils restent très minoritaires.Souvent présents dans la foule lors des déplacements officiels du roi, ils sont bien visibles avec leurs pancartes et t-shirts flanqués du slogan « Not my King ». Lors du couronnement, des centaines d’entre eux se sont rassemblés sur Trafalgar Square à Londres et une soixantaine ont été arrêtés dans une opération de police qui a fait polémique, certains criant à la répression de la liberté d’expression.

Le roi a dû aussi affronter à plusieurs reprises des jets d’oeufs lors de certains de ses déplacements, comme à York (nord de l’Angleterre) en novembre où un homme, ensuite condamné à 100 heures de travaux d’intérêt général, a justifié son acte par la « violence mise en oeuvre par l’Etat britannique ».

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