Seconde résidence : où acheter ? Le Portugal, un paradis… fiscal
Comme l’Espagne, le Portugal a souffert de la crise de 2008. » Les prix de l’immobilier y ont chuté entre 2009 et 2014 « , acquiesce Mallory Damodice, fondateur de l’agence Key Portugal.
» Non pas parce qu’on y avait trop construit, mais parce que les banques avaient accordé des crédits trop facilement . » Depuis, le marché s’est repris. Après le départ des Anglais, aficionados historiques des côtes portugaises, les Français ont débarqué il y a cinq ans, retrace le courtier, basé en Algarve et dont les services ciblent avant tout les candidats-acquéreurs belges. » Les Belges ont embrayé voici trois ans. » Jusqu’à représenter 5 % du marché, contre un tiers pour les Français.
La raison ? » Pas tant une affection particulière pour le pays « , sourit Mallory Damodice, » mais un avantage fiscal : la non-taxation des retraites pendant dix ans . » Dès 2009, en effet, le Portugal a introduit un régime fiscal spécial tant au regard de l’impôt sur les revenus que de celui sur la succession afin d’attirer les (riches) retraités européens en manque de soleil et les inviter à s’y domicilier.
En Algarve, par exemple, au sud du Portugal, » une région moins venteuse, avec un ensoleillement maximal et des hivers très doux. En cinq ans, les prix y ont remonté de 30 %, sans toutefois atteindre leur niveau d’avant-crise « , observe le patron de Key Portugal. Lisbonne et sa région sont aussi fort prisés. » Le mètre carré y a doublé de valeur : entre 5 000 et 10 000 euros, soit plus cher qu’à Bruxelles ! »
Un marché jeune
La moitié des acquisitions portent sur des appartements, décrit Mallory Damodice. » Mais pas dans de grands ensembles, comme en Espagne. Le marché portugais est plus jeune, développé sur le tard et, surtout, peuplé d’immeubles de trois étages maximum, pour 20 à 100 unités. » Soit entre 200 000 et 300 000 euros pour un appartement de deux à trois chambres proche d’un centre-ville et des plages, un peu moins pour un une-chambre, coqueluche des investisseurs. » Les villas, souvent récentes, avec piscine, sont plus onéreuses, de l’ordre de 500 000 à un million d’euros. Elles plaisent à 20 % des acheteurs, qui se séparent alors de leur bien en Belgique pour s’installer définitivement dans le pays. »
Notaire et avocat – la plupart parlant le français, avantage indéniable – sont les interlocuteurs de référence pour acquérir un bien au Portugal. L’obtention d’un numéro d’identification fiscale (NIF) est préalable à toute démarche, aisément délivré par l’administration fiscale portugaise.
En ce qui concerne l’opération en tant que telle, un compromis de vente passé devant notaire n’est pas obligatoire. Un simple avant-contrat sous seing privé, de préférence rédigé par un avocat, est généralement la norme, accompagné du versement d’une partie du montant dû. Idem pour l’acte de vente : il peut être établi par un acte authentique passé devant notaire ou prendre la forme soit d’un document élaboré par le conservateur du registre foncier, soit d’un acte sous seing privé authentifié par un notaire ou un avocat.
Pour ce qui est de la fiscalité, l’impôt local de transmission (IMT) est de 6,5 % pour les biens haut de gamme et 5 % pour les propriétés rustiques. Le reste du parc se verra grevé d’un taux progressif de 1 à 8 % jusqu’à un seuil de 550 836 euros. Au-delà, un taux unique de 6 % prévaut, sauf exemptions. A noter que les îles des Açores et de Madère appliquent un coefficient multiplicateur de 1,25 en sus. Le droit de timbre, lui, s’élève à 0,8 %.
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