Asile et migration: le Parlement britannique adopte la loi controversée sur l’immigration
Le Parlement britannique a adopté une loi très controversée sur l’immigration. Elle prévoit d’empêcher les migrants arrivés au Royaume-Uni de manière illégale de demander l’asile dans le pays.
Le Parlement britannique a adopté dans la nuit de lundi à mardi une loi très controversée sur l’immigration, qui prévoit d’empêcher les migrants arrivés au Royaume-Uni de manière illégale de demander l’asile dans le pays. Cette loi est une étape clé pour le Premier ministre conservateur Rishi Sunak qui s’est fixé comme priorité de lutter contre l’immigration illégale.
Il a promis de « stopper » les arrivées par la Manche de migrants à bord de petites embarcations. En 2022, plus de 45.000 migrants sont parvenus à bord de ces bateaux sur les côtes anglaises, un record. Ils sont plus de 13.000 à avoir fait la traversée cette année.
Ce que la loi prévoit
Cette loi, qui a suscité de nombreuses critiques au Royaume-Uni et de la part d’organisations internationales, empêche les migrants arrivés de manière illégale sur le territoire britannique de demander l’asile dans le pays. Le gouvernement veut de plus que les migrants, après avoir été placés en détention, soient rapidement expulsés, soit dans leur pays d’origine, soit dans un pays tiers tel que le Rwanda, d’où qu’ils viennent.
Londres a passé un accord l’an dernier avec le Rwanda pour y envoyer des migrants en situation illégale, mais aucune expulsion n’a encore eu lieu. Un premier vol prévu en juin 2022 avait été annulé après une décision de la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH). Fin juin, la justice a déclaré illégal ce projet, mais le gouvernement a immédiatement annoncé un recours contre ce jugement.
Réactions
La nouvelle loi britannique sur l’immigration est contraire au droit international, a dénoncé l’ONU mardi. Elle « est en contradiction » avec les obligations du Royaume-Uni au regard du droit international relatif aux droits de l’homme et aux réfugiés, ont affirmé les chefs des agences de l’ONU en charge de ces deux sujets, respectivement Volker Türk et Filippo Grandi, dans un communiqué. L’ONU craint que des milliers de personnes restent indéfiniment au Royaume-Uni dans des situations juridiques précaires.
Le projet de loi sur l’immigration est resté bloqué des semaines au Parlement, la Chambre des Lords ayant réclamé de nombreux amendements, notamment des limites à la détention des enfants et des protections contre l’esclavage moderne. Le texte doit encore être validé par le roi Charles III pour devenir une loi.
Le chef spirituel de l’Église anglicane, l’archevêque de Canterbury Justin Welby, qui est membre de la chambre des Lords est un farouche opposant à cette loi. « Je ne vois pas comment » elle va permettre d’arrêter les embarcations des migrants, a-t-il dit lors des débats. « Je n’ai rien entendu qui m’ait convaincu », a-t-il ajouté.