Procès des viols de Mazan: «Je ne veux plus que les victimes de violences sexuelles aient honte», a déclaré Gisèle Pelicot
Gisèle Pelicot était appelée à la barre ce mercredi pour la deuxième fois du procès des viols de Mazan. La principale victime dans cette affaire a déclaré être «détruite» devant la cour du tribunal criminel d’Avignon.
« Je suis une femme totalement détruite », a déclaré mercredi Gisèle Pelicot, principale victime de l’affaire des viols de Mazan, devant la cour du tribunal d’Avignon. L’accusé Dominique Pelicot, 71 ans, a reconnu avoir drogué son épouse Gisèle de 2011 à 2020 à son insu, afin de la violer et de la faire violer par des dizaines d’hommes recrutés sur internet. Gisèle Pelicot a expliqué vouloir médiatiser son affaire pour que la société change. Cinquante-et-un hommes aux profils très divers comparaissent.
« Je ne sais pas comment je vais me reconstruire, me relever de tout ça », a expliqué Gisèle Pelicot, 71 ans, devant la cour criminelle de Vaucluse, précisant avoir voulu lever le huis clos du procès de ses agresseurs afin « que toutes les femmes qui (sont) victimes de viol se disent ‘madame Pelicot l’a fait, on peut le faire' ». « Je ne veux plus qu’elles aient honte. La honte, ce n’est pas à nous de l’avoir, c’est à eux. (…) j’exprime surtout ma volonté et détermination pour qu’on change cette société« , a-t-elle ajouté.
Évoquant son ex-mari, avec lequel elle dit avoir été « une femme heureuse et comblée » pendant « 50 ans de vie commune », Gisèle Pelicot dit « ne pas pouvoir le regarder ». « Je me suis préparée à ce procès mais je n’ai toujours pas compris pourquoi. Je cherche à comprendre comment ce mari, qui était l’homme parfait, a pu en arriver là. Comment ma vie a pu basculer. »
Elle s’est ensuite adressée à son ex-mari: « Comment tu as pu laisser entrer chez nous ces individus alors que tu connaissais mon aversion pour l’échangisme. Pour moi, cette trahison-là elle est incommensurable ».
Les 50 hommes jugés avec Dominique Pelicot, la plupart pour viols aggravés, risquent comme lui jusqu’à 20 ans de prison. Ils affirment avoir cru participer au fantasme d’un couple échangiste ou ne pas s’être rendu compte de l’état d’inconscience de Gisèle Pelicot