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Pourrait-on être débarrassés du Covid à Pâques après une troisième vague ?

Marie Gathon Journaliste Levif.be

Alors que l’on s’apprête à fêter Noël en petit comité, le bout du tunnel semble s’éloigner de plus de plus en plus. Pourtant, selon Catherine Hill, épidémiologiste française renommée, il existe des solutions plus efficaces que le confinement pour se débarrasser du coronavirus.

À 10 jours de Noël, le compte à rebours a commencé. Alors que l’épidémie de coronavirus reprend dans plusieurs pays limitrophes, le Comité de concertation de vendredi devrait nous donner la ligne de conduite pour les prochaines semaines et confirmer que les fêtes de fin d’années se feront en petit comité cette année.

En France, où l’épidémie n’est pourtant pas sur la meilleure courbe, les autorités ont parié sur une approche beaucoup plus souple, autorisant ses ressortissants à se retrouver à six adultes autour d’une table le soir du réveillon et sans couvre-feu ce jour-là. Il est par ailleurs prévu à 20h entre le 15 et 31 décembre.

Interrogée par le Quotidien sur TF1, l’épidémiologiste et biostatisticienne Catherine Hill n’a pas hésité à critiquer la gestion de l’épidémie dans son pays. Selon elle, vu les mesures en vigueur, la troisième vague arrivera déjà mi-janvier.

Catherine Hill.
Catherine Hill.© Capture d’écran

Selon elle, pour pouvoir vivre des fêtes en famille, nous devrions impérativement tous nous mettre en quarantaine à partir d’aujourd’hui, soit 10 jours avant Noël pour éviter la propagation du virus. Mais c’est très difficile à envisager, concède-t-elle. « Si c’était aussi simple, on serait déjà sorti de cette épidémie depuis des mois ».

Prendre exemple

Selon l’épidémiologiste, les pays européens devraient prendre exemple sur les pays qui ont réussi à maitriser l’épidémie dès le début : la Chine, la Corée du Sud, Taïwan, l’Australie. « Au lieu de confiner tout le monde, il faut isoler les personnes positives, toutes les personnes positives, pendant 10 jours », dit-elle. « Ce serait beaucoup moins coûteux que de plomber l’économie pendant des mois ».

Or, on l’a vu dans beaucoup de pays, y compris chez nous, la stratégie de testing n’a pas réussi à arrêter le virus. Et elle explique pourquoi : on a surtout testé les personnes symptomatiques. Alors qu’en moyenne, les symptômes arrivent 5 jours après la contamination et qu’il faut encore plusieurs jours avant de se faire tester et puis de recevoir les résultats. Au bout du compte, au moment où on se met en quarantaine, on a déjà contaminé d’autres personnes et on n’est pratiquement plus contagieux.

Trop de cas sous le radar

Selon une étude statistique réalisée en Angleterre, 1.3% de la population serait positive au coronavirus. Ce qui montre, selon Catherine Hill, que la plupart des cas passent sous les radars des tests. C’est pourquoi elle préconise de tester les populations de manière beaucoup plus massive.

Mais comment tester encore plus que ce que l’on fait déjà aujourd’hui ?

Si l’on imagine que de manière globale 1 % de population est porteuse du coronavirus, on peut rationaliser la stratégie de testing en faisant des tests groupés, selon elle. Pour cela, il faut utiliser des tests salivaires. « Tout le monde est capable de cracher dans un tube », dit-elle. Le prélèvement ne nécessite donc pas l’aide du personnel médical.

Une fois les échantillons récoltés, disons 100 pour schématiser, il faut les mélanger par groupe de 20. En faisant 5 tests, on peut donc analyser 100 personnes. Parmi ces 5 groupes, 4 sont négatifs. Cela permet d’évacuer 80% des personnes négatives. Ensuite, reste à tester les 20 autres personnes avec des tests PCR plus précis afin de déceler la personne positive et l’isoler. On peut encore plus rationaliser les choses si on décide de ne tester qu’une personne par foyer et d’isoler tout le foyer si un membre est positif.

« Ainsi, en faisant 25 tests, on a testé 100 personnes », explique Catherine Hill. On a donc gagné beaucoup de temps et beaucoup d’argent. Un temps précieux pour lutter contre le virus selon elle.

« Un très bon vaccin »

Autre possibilité pour sortir de cette crise, l’arrivée du vaccin. L’épidémiologiste affirme avoir pris connaissance de l’étude sur le vaccin Pfizer et affirme qu’il s’agit d’un très bon vaccin. « Il est très efficace et pas très toxique, selon le recul que l’on en a. Mais les effets indésirables de la plupart des vaccins arrivent rapidement après l’injection, donc on a déjà pas mal de données », affirme-t-elle.

Quels sont ces effets indésirables ? De la fièvre, une douleur à l’endroit de l’injection et la peau qui chauffe, des maux de tête et les ganglions peuvent gonfler légèrement. « Mais on le sait et cela ne dure que deux jours », dit-elle. « Ce vaccin est une excellente nouvelle. C’est un miracle scientifique extraordinaire ».

La scientifique conclut en affirmant qu’une fois que l’on aura commencé à vacciner en Europe, il ne restera plus que quelques mois avant d’être débarrassé du virus. Elle a même avancé la date des vacances de Pâques…

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