Parc éolien: pourquoi la Belgique porte plainte contre un plan français
Le ministre de la Mer du Nord, Vincent Van Quickenborne, a annoncé mardi avoir déposé une plainte auprès de la Commission européenne contre le projet français de construction d’un parc éolien au large de Dunkerque (nord-ouest de la France), près de la frontière belge.
Les projets français d’éoliennes en mer inquiètent la Belgique depuis plusieurs années: les habitants des communes côtières voisines de la frontière craignent les nuisances visuelles, le port d’Ostende est mécontent car les routes maritimes historiques à destination et en provenance du Royaume-Uni risquent d’être entravées.
Début juillet dernier, le gouvernement belge avait déjà engagé une procédure judiciaire devant un tribunal administratif de Lille. Le dossier avait également été soulevé auprès de la Commission européenne, car la Belgique n’a pas été entendue lors de la détermination de l’emplacement du parc éolien, alors que les règles européennes le prescrivent.
La Commission a alors entamé des pourparlers de médiation, mais ceux-ci n’ont rien donné, selon le cabinet Van Quickenborne. « Au cours de ce processus, nous avons constaté qu’il n’y avait pas suffisamment de volonté du côté français pour prendre en compte les droits des habitants du littoral belge, du port d’Ostende et des autres parties prenantes ».
M. Van Quickenborne (Open Vld) a officiellement lancé une procédure de plainte, a-t-il indiqué mardi à l’agence Belga.
La Commission européenne dispose de trois mois pour étudier la plainte et émettre ou non un avis motivé. Après cela, la Belgique pourra éventuellement déposer une plainte auprès de la Cour de Justice de l’Union européenne.
M. Van Quickenborne souligne – comme l’avait déjà fait, dès décembre 2019, la Première ministre de l’époque, Sophie Wilmès, auprès du président Emmanuel Macron – que la Belgique reste ouverte au dialogue avec la France. « Mais cette étape est nécessaire pour sauvegarder nos droits », a déclaré le vice-Premier ministre de l’Open Vld. « C’est bien dommage que la France ne veuille pas répondre à la main tendue du côté belge », a-t-il ajouté.
Le projet français de parc éolien prévoit un maximum de 46 éoliennes à implanter en 2027 à plus de 10 km au large de la ville portuaire de Dunkerque et plus de 11,4 km au large des communes balnéaires de part et d’autre de la frontière avec la Belgique, sur une surface globale n’excédant pas 50 km2. Pour une puissance installée de 600 MW, selon ses promoteurs, le consortium Éoliennes en Mer de Dunkerque (EDF Renouvelables, Innogy SE et Enbridge) et RTE (Réseau de Transport d’Electricité), le gestionnaire du réseau français.