Les ministres UE de la Défense d’accord pour étudier un plan de formation de l’armée
Les ministres de la Défense des Vingt-Sept ont convenu mardi, lors d’une réunion informelle à Prague, d’entamer les travaux préparatoires d’un plan de formation des soldats ukrainiens par l’UE.
Selon le responsable de la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell, « Il ne s’agit pas seulement de la guerre, mais aussi de la façon dont elle est menée, de la formation des soldats ».
« Il existe de nombreuses initiatives de formation, mais les besoins sont énormes. Nous devons assurer la cohérence de ces efforts« , a-t-il ajouté. « Tous les États membres se sont clairement accordés sur ce point et sur le lancement des travaux nécessaires pour définir les paramètres d’une mission d’assistance militaire de l’UE à l’Ukraine », a indiqué M. Borrell.
Les ministres ont trouvé un « accord politique de principe« , a expliqué la ministre belge de la Défense, Ludivine Dedonder, à l’agence Belga. Les ministres n’ont pas toutefois encore chargé les autorités militaires européennes de préparer le lancement concret de cette mission, en réclamant du travail préparatoire supplémentaire, dont des analyses juridiques, notamment sur la localisation des formations à dispenser aux militaires ukrainiens, a-t-elle précisé.
Cette formation, à l’image de ce que l’Union européenne fait au Mali, en Centrafrique et au Mozambique, se déroulerait toutefois dans les pays européens – et non en Ukraine. Le Haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, qui co-organisait la réunion avec la présidence tchèque de l’UE, a proposé cette formation la semaine dernière. Il a confirmé que des soldats ukrainiens qui luttent contre l’invasion russe depuis le 24 février pourraient être formés dans les États membres de l’UE. « Il est clair que nous devons être rapides et ambitieux », a déclaré M. Borrell.
Favorable au projet, le ministre slovaque, Jaroslav Nad, a indiqué que son pays était prêt à accueillir la formation. La ministre néerlandaise, Kajsa Ollongren, a souligné que son pays « répondrait très favorablement » au plan de M. Borrell. « Nous formons déjà des soldats ukrainiens au Royaume-Uni », a-t-elle souligné. « Nous travaillons (aussi) avec l’Allemagne sur une nouvelle formation au déminage, donc nous pensons que c’est une bonne étape à franchir », a déclaré Mme Ollongren.
Mme Dedonder a pour sa part souligné que la Belgique dispose d’une expérience reconnue en terme de formation d’armées étrangères – que ce soit dans un cadre Otan et UE ou sur une base bilatérale, cmme en République démocratique du Congo (RDC). La Défense pourrait ainsi, selon elle, proposer ses services pour des formations en déminage terrestre, par le biais du Service d’Enlèvement et de Destruction d’Engins explosifs (SEDEE) de l’armée ou via la nouvelle Naval Academy (anciennement Ecole belgo-néerlandaise de la Guerre des Mines, ou EGUERMIN d’Ostende, un centre d’excellence de l’OTAN en la matière). Celle-ci a déjà accueilli un petit groupe de marins ukrainiens, a confirmé Mme Dedonder.
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