BRUSSEL - Premier van Albanië Edi Rama, Voorzitter van de Europese raad Charles Michel en Voorzitter van de Europese Commissie Ursula Von Der Leyen bespreken iets bij het maken van de familiefoto tijdens een Europese top over onder meer het kandidaat-lidmaatschap van Oekraine, Moldavie en Georgie. De top staat in het teken van samenwerking tussen de Europese Unie en de Westelijke Balkan. ANP JONAS ROOSENS

Les 27 approuvent les candidatures de l’Ukraine et la Moldavie à l’UE

Le Vif

Les chefs d’État et de gouvernement des 27 pays de l’UE ont décidé jeudi de suivre l’avis de la Commission et d’accorder à l’Ukraine et à la Moldavie le statut de pays candidats à l’adhésion. Cette décision politique, qui devra encore être formalisée, a été prise lors du sommet organisé à Bruxelles.

L’Union européenne, réunie en sommet à Bruxelles, a entériné jeudi la candidature de l’Ukraine, une étape hautement symbolique près de quatre mois après l’invasion lancée par l’armée russe, qui continue de progresser dans l’est à coups de bombardements destructeurs.

L’annonce de la validation de la candidature de Kiev, et de celle de la Moldavie, a été faite par le président du Conseil européen, Charles Michel, qui a évoqué un « moment historique ». Cette décision très attendue par l’Ukraine marque le début d’un processus long et complexe en vue d’une adhésion.

« C’est un moment unique et historique dans les relations Ukraine-UE », s’est félicité très rapidement sur Twitter le président ukrainien Volodymyr Zelensky, affirmant que, « l’avenir de l’Ukraine se trouve au sein de l’UE ».

L’exécutif européen avait rendu il y a quelques jours un avis favorable sur la candidature de l’Ukraine et mardi, la France, qui assure la présidence tournante du Conseil de l’UE, avait indiqué qu’un « consensus total » entre les Vingt-Sept avait émergé sur cette question.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui ne cesse de répéter l’appartenance de son pays à la « famille européenne », a mené un véritable « marathon téléphonique » auprès des dirigeants européens pour s’assurer du consensus en faveur du oui.

Il pouvait compter sur le soutien de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui avait appelé les dirigeants européens à « se montrer à la hauteur » en accédant à la demande de Kiev.

Ce scénario, inimaginable encore récemment, s’est imposé aux Vingt-Sept avec la guerre menée par la Russie depuis près de quatre mois contre l’Ukraine. 

Le président russe Vladimir Poutine a d’ailleurs profité d’un sommet des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) organisé le même jour que celui de Bruxelles, pour dénoncer les « actions égoïstes » des pays occidentaux et appeler à un leadership des Brics pour « créer un système réellement multipolaire », un leitmotiv de la rhétorique du Kremlin. 

Bloqués depuis des années dans l’antichambre de l’UE, les pays des Balkans occidentaux déjà candidats à l’adhésion n’ont de leur côté pas caché leur amertume face à la longueur des procédures.

« C’est une bonne chose de donner le statut » de candidat à Kiev, a dit le Premier ministre albanais Edi Rama avant une réunion à Bruxelles avec les dirigeants européens. Mais il a conseillé aux Ukrainiens de ne « pas se faire d’illusions » sur une adhésion rapide par la suite.

« L’été sera chaud »

Sur le terrain, mises à mal par la puissance de feu de l’artillerie et de l’aviation russes, les forces ukrainiennes fondent désormais leurs espoirs sur l’arrivée d’armements lourds réclamés sans relâche aux alliés occidentaux, comme les lance-roquettes multiples américains Himars.

Le ministre de la Défense ukrainien, Oleksiï Reznikov, a annoncé jeudi, photo à l’appui, l’arrivée des premiers exemplaires de ces armements puissants et précis, qui pourraient permettre de repousser les Russes.

« L’été sera chaud pour les occupants russes. Et le dernier pour certains d’entre eux », a-t-il menacé, sans préciser combien de ces batteries mobiles d’une portée de 80 km avaient été livrées à ce stade par les Américains.

Car pour l’heure, les forces ukrainiennes continuent de céder du terrain dans l’est, notamment autour des villes jumelles stratégiques de Lyssytchansk et Severodonetsk, la dernière poche de résistance dans la région de Lougansk.

Bombardée par les Russes depuis des semaines, Severodonetsk est une étape clé dans leur plan de conquête de l’intégralité du Donbass, bassin industriel de l’est de l’Ukraine déjà en partie tenu par des séparatistes prorusses depuis 2014.

Les Russes « multiplient les offensives pour encercler nos troupes », a indiqué jeudi matin sur Telegram Serguiï Gaïdaï, le gouverneur régional, admettant que l’ennemi avait conquis Loskutivka et Rai-Oleksandrivka, deux localités situées à quelques kilomètres de Lyssytchansk, et attaqué Syrotyne, aux portes de Severodonetsk.

La résistance ukrainienne à Lyssytchansk et Severodonetsk est « futile », a affirmé jeudi un représentant des séparatistes prorusses.

« Au rythme où vont nos soldats, très bientôt tout le territoire de la république populaire de Lougansk sera libéré », a dit à l’AFP le lieutenant-colonel Andreï Marotchko, joint par appel vidéo.

Signe des difficultés de l’Ukraine sur le théâtre des opérations, le gouverneur de la réhion de Donetsk, plus au sud, Pavlo Kyrylenko a affirmé jeudi à l’AFP que plus « aucune ville » de la zone placée sous son administration  n’était « sûre » pour ses habitants, les combats y étant trop violents

Plus au nord, à Kharkiv, la deuxième ville d’Ukraine, bombardée quotidiennement, les rues semblaient vidées de leurs habitants mercredi, selon une équipe de l’AFP.

L’armée russe continue par ailleurs de bombarder la région de Mykolaïv (sud), où elle a annoncé jeudi avoir notamment détruit 49 réserves de carburant et trois centres de réparation de blindés.

« Une question de valeurs »

Selon l’Institut américain pour l’étude de la guerre (ISW), les forces russes ont vraisemblablement repris la rive orientale de la rivière Inhoulets, située entre Mykolaïv, toujours tenue par les Ukrainiens, et Kherson, plus à l’est, occupée par les Russes.

Les ports de Mykolaïv et d’Odessa sont bloqués depuis le début du conflit, ce qui paralyse le transport maritime des matières premières agricoles, principale voie d’exportation pour l’Ukraine jusque-là. 

Or un blocage prolongé pourrait avoir des conséquences gravissimes sur l’alimentation dans de nombreux pays qui dépendent du grenier à céréales ukrainien et des engrais russes.

« Cette crise est urgente et doit être réglée d’ici un mois, faute de quoi les conséquences pourraient être dévastatrices », a déclaré jeudi la cheffe de la diplomatie britannique Liz Truss lors d’une visite à Ankara, accusant Vladimir Poutine d' »utiliser la faim comme une arme » dans ce conflit.

La crise alimentaire mondiale déclenchée par la guerre en Ukraine va faire des millions de victimes en rendant de larges populations plus vulnérables aux maladies infectieuses, au risque de déclencher une nouvelle crise sanitaire, a averti jeudi le responsable du Fonds mondial, organisation qui lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose.

Le sommet européen de jeudi à Bruxelles doit être suivi d’un autre du G7 et d’un troisième de l’Otan, auxquels participera le président américain Joe Biden. La question de l’aide financière à Kiev devrait être au coeur des discussions de ces trois rencontres.

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