Le chancelier autrichien Alexander Schallenberg démissionne
Deux mois à peine après sa démission de la chancellerie, Sebastian Kurz a annoncé jeudi quitter à 35 ans la vie politique, une chute aussi spectaculaire que son ascension et qui devrait par ricochets entraîner le départ de son successeur. Alexander Schallenberg, qu’il avait désigné pour le remplacer en octobre, a fait savoir dans la soirée qu’il était « prêt à laisser son poste » au nouveau chef du parti conservateur ÖVP.
« Je suis fermement convaincu que les deux fonctions – chef du gouvernement et président du parti – devraient être de nouveau aux mains d’une même personne », a-t-il déclaré dans un communiqué.
Une réunion des instances de l’ÖVP est prévue vendredi. Le ministre de l’Intérieur Karl Nehammer fait figure de favori.
Sebastian Kurz avait quitté le pouvoir début octobre à la suite du lancement d’une enquête pour corruption à son encontre, tout en restant à la tête de sa formation dont il présidait aussi le groupe parlementaire. Mais celui qui était présenté hier comme « l’enfant prodige » de la politique autrichienne a décidé de mettre fin à l’ensemble de ses mandats.
Le scandale a éclaté en octobre, lorsque plusieurs lieux, dont la chancellerie et le ministère des Finances, ont été perquisitionnés dans le cadre d’une enquête portant sur des soupçons de détournement de fonds publics entre 2016 et 2018. Ce détournement présumé avait pour but de financer la parution de sondages falsifiés et une couverture médiatique élogieuse à l’égard de Sebastian Kurz dans les médias d’un influent groupe de presse autrichien, Österreich.
En échange, ce dernier était récompensé via l’achat de lucratifs encarts publicitaires, selon les éléments du parquet.
Clamant son innocence, Sebastian Kurz avait demandé à un proche, le ministre des Affaires étrangères Alexander Schallenberg, de lui succéder.