L’amendement qui pourrait entraîner un report du Brexit
Les députés britanniques doivent se prononcer samedi sur un amendement qui imposerait à Boris Johnson de demander un report du Brexit sans enterrer l’accord obtenu à Bruxelles, avec pour objectif d’éviter un « no deal » le 31 octobre.
Déposé par le député Oliver Letwin, l’amendement suspendrait une éventuelle approbation samedi de l’accord le temps que les lois d’application nécessaires à sa mise en oeuvre soient étudiées et votées, un processus qui doit commencer la semaine prochaine.
En vertu d’une autre loi récente, Boris Johnson, faute d’avoir un accord formellement voté samedi, se retrouverait forcé de demander aussitôt aux Européens un report du Brexit de trois mois.
L’amendement représente « une police d’assurance » pour éviter une sortie sans accord, a expliqué M. Letwin au Parlement, qui se dit favorable au compromis obtenu entre Londres et les Européens et insiste sur le fait que son but n’est pas de bloquer l’adoption de l’accord.
La crainte des partisans de ce texte est que même si l’accord était approuvé samedi sur le principe, les lois d’application ne soient pas votées à temps pour le 31 octobre, provoquant un « no deal » accidentel.
Les partisans d’un Brexit dur pourraient aussi être tentés de saboter les lois d’application pour précipiter volontairement un « no deal ».
Dans tous les cas, les débats sur la mise en oeuvre du texte s’annoncent animés et le calendrier est très serré. Et Boris Johnson ne cesse de répéter qu’il sortira son pays de l’UE quoi qu’il arrive le 31 octobre.
Député du West Dorset depuis 1997, Oliver Letwin, 63 ans, avait été exclu du Parti conservateur pour avoir voté avec 20 autres le texte qui impose au Premier ministre de demander un report du Brexit faute d’accord approuvé par le Parlement au 19 octobre.
En mars dernier, il s’était déjà illustré en faisant adopter par le Parlement un amendement permettant aux députés de tenir une série de votes indicatifs sur différentes options sur le Brexit, et ce contre l’avis de l’exécutif.
Mais cette série de votes n’avait pas permis de dégager de majorité: les députés avaient recalé toutes les propositions alternatives qu’ils avaient eux-mêmes formulées, sur la future relation du Royaume-Uni avec l’UE.
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