« La protection civile de l’UE ne peut plus reposer sur la seule aide volontaire des États »
La Commission européenne ne veut plus que la protection civile de l’Union soit fondée exclusivement sur l’aide volontaire entre États membres, qui a montré ses limites avec la crise du coronavirus, a affirmé mardi le commissaire à la gestion des crises, Janez Lenarcic, en détaillant la proposition de l’exécutif européen en la matière.
« Jusqu’ici, la protection civile était fondée exclusivement sur la solidarité entre États membres, c’est-à-dire qu’elle dépendait des offres d’assistances volontaires à un État membre qui en faisait la demande », a rappelé le commissaire slovène. Ce système fonctionne bien pour une durée limitée, un nombre réduit d’États demandeurs, mais pas quand un grand nombre d’entre eux voire la totalité sont dans le besoin au même moment, a-t-il exposé en rappelant l’absence de réponse, fin février, aux demandes de l’Italie en équipements médicaux.
La proposition de plan de relance de l’UE renforce considérablement la capacité de réponse de l’UE (rescEU) en protection civile, notamment en augmentant la réserve de capacités stratégiques en équipements médicaux, en avions d’évacuation médicale, en hôpitaux de campagne, en canadairs, en hélicoptères, etc. Sont visées les crises sanitaires mais aussi les incendies de forêt ou les incidents chimiques, biologiques, radiologiques ou nucléaires. Des stocks européens sont déjà en constitution en Roumanie et en Allemagne.
Stocks européens
La Commission discute avec cinq ou six pays pour héberger ces réserves. Concernant les feux de forêt, « les zones potentielles ne sont désormais plus seulement localisées en Europe méridionale, certaines se situent en Europe de l’est et même du nord », a fait observer M. Lenarcic. La Commission demande aussi que l’Union puisse elle-même passer des marchés pour se procurer des équipements de protection civile. Comme l’avait réclamé le président du Conseil Charles Michel en mars, elle propose également de renforcer considérablement le Centre de coordination de la réaction d’urgence (ERCC) pour en faire un véritable centre de crise européen.
Pour réaliser ces objectifs, l’exécutif demande d’ajouter 2 milliards d’euros au budget de rescEU sur la prochaine programmation budgétaire (2021-2027), afin de porter l’enveloppe du mécanisme européen de protection civile à 3,1 milliards. Les États membres doivent se pencher sur la proposition de la Commission lors du sommet du 19 juin prochain. Ils avaient eux-mêmes réclamé un renforcement de la protection civile de l’UE peu après l’éclatement de la crise du coronavirus.