La liberté de la presse mise à mal dans plusieurs pays européens: RSF demande à l’UE d’agir
Reporters sans frontières appelle l’UE à user de ses outils pour faire respecter la liberté de la presse, notamment là où elle est le plus mise à mal.
Au lendemain de la publication du rapport 2024 de la Commission européenne sur l’État de droit, Reporters sans frontières (RSF) appelle cette institution à utiliser tous les outils dont elle dispose pour contraindre les États membres de l’UE à respecter la liberté de la presse.
Des recommandations européennes peu suivies par les mauvais élèves
Dans son rapport, la Commission fait état d’«inquiétudes persistantes dans certains États quant à l’indépendance des médias de service public, la sécurité des journalistes, l’attribution de la publicité d’État ou encore le droit d’accès aux documents publics». Le rapport adresse des recommandations spécifiques à 22 États membres, les invitant à prendre des mesures pour protéger la liberté, l’indépendance et le pluralisme des médias ainsi que la sécurité des journalistes.
«Or, si selon la Commission, 68% des recommandations faites en 2023 ont été partiellement ou totalement suivies par les États, elles sont trop peu respectées dans les États où la liberté de la presse est le plus mise à mal, comme la Grèce, la Hongrie, la Slovaquie ou encore la Bulgarie», souligne RSF dans un communiqué.
«Il est désormais urgent que la Commission passe à la vitesse supérieure face aux pressions politiques et économiques pesant sur les journalistes et les médias qu’elle identifie», estime l’organisation. «RSF appelle les États membres à se mettre en conformité au plus vite avec la législation européenne sur la liberté des médias (EMFA), la recommandation de l’UE sur la sécurité des journalistes de 2021 et la législation contre les procédures-bâillons (SLAPP).»
L’ONG demande en outre à la Commission européenne d’utiliser pleinement ses compétences pour obliger les États récalcitrants à agir, notamment en lançant des procédures d’infraction et en faisant du respect de l’État de droit une condition pour obtenir des financements. «L’UE ne peut pas continuer de financer les gouvernements qui menacent la liberté de la presse. Colonne vertébrale de la démocratie, la défense de la liberté de la presse et du droit à l’information mérite plus que des recommandations», ponctue la directrice du bureau de Bruxelles de RSF, Julie Majerczak.