Naufrage en Italie: le bilan s’alourdit à 67 décès
Des survivants pleurant sur les cercueils de leurs proches dans un palais des sports transformé en chapelle ardente: l’émotion est vive à Crotone, dans le sud de l’Italie, trois jours après le naufrage meurtrier d’une embarcation de migrants.
Le bilan du naufrage d’une embarcation de migrants près de Crotone, dans le sud de l’Italie, est monté à 67 morts. Le corps d’un enfant a été retrouvé mercredi matin, a indiqué la police italienne.
Parti la semaine dernière d’Izmir en Turquie, le bateau surchargé a fait naufrage lors d’une tempête juste avant d’atteindre la côte calabraise. Les équipes de secours continuent à chercher les cadavres des autres victimes le long des côtes.
Ce nouveau naufrage a relancé, en Italie et dans le reste de l’Europe, le débat sur la façon d’aborder la crise migratoire. Le journal La Repubblica titrait mercredi: « Personne n’a voulu les sauver ».
L’Agence européenne de surveillance des frontières, Frontex, a indiqué qu’un de ses avions de patrouille avait repéré samedi soir un bateau à plus de 40 nautiques des côtes italiennes. Deux patrouilleurs ont été déployés mais ont été contraints de rentrer au port en raison de la mer houleuse. Ce n’est que dimanche matin qu’un appel de détresse a été reçu, entraînant le déploiement des Carabiniers et de garde-côtes. Mais lorsqu’ils sont arrivés sur les lieux, le bateau avait déjà coulé.
Mercredi, des survivants pleuraient sur les cercueils de leurs proches dans un palais des sports transformé en chapelle ardente à Crotone. Des proches des survivants et des victimes sont également arrivés sur place après un voyage depuis leurs pays d’origine pour récupérer les dépouilles.
Une quinzaine de mineurs figurent à ce stade parmi les victimes. Quelque 80 passagers ont survécu, originaires d’Afghanistan, du Pakistan, de Somalie et de Syrie, mais d’autres sont encore portés disparus.
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Mohamed Djafari, un Afghan vivant en Allemagne, confie à l’AFPTV que sa cousine de 40 ans lui a téléphoné juste avant 04h00 du matin dimanche. « Elle m’a dit: ‘on est sur le point d’arriver, on voit le plage, on voit les lumières' », se remémore-t-il. Elle l’a ensuite rappelé en disant: « s’il te plaît Mohamed, viens m’aider, je ne sais pas quoi faire », poursuit-il.
L’embarcation s’est brisée non loin du rivage, peut-être en heurtant un banc de sable, plongeant tous les passagers dans les eaux glacées de la mer en furie.
La cousine de Mohamed Djafari est au nombre des survivants, tout comme son fils de 10 ans. Tous deux sont hospitalisés. Sa fille de 17 ans a revanche perdu la vie, tandis que sa fille de sept ans est encore portée disparue, précise Mohamed Djafari. « J’ai fait 22 heures de route. Avec l’espoir que les enfants soient encore vivants », souffle-t-il.