« Inhabituel »: les inondations en Italie n’ont pas été causées par le réchauffement climatique
C’est un phénomène météorologique qui se produit « une fois en deux siècles » qui en est l’origine.
Selon des experts, les inondations qui ont touché le nord de l’Italie n’ont pas été causées par le réchauffement climatique. Dix-sept personnes sont mortes et des dizaines de milliers de résidents ont été forcés de quitter leur maison après trois périodes de fortes pluies ayant frappé l’Émilie-Romagne en trois semaines, provoquant des glissements de terrain et des inondations ayant causé d’importants dégâts matériels.
Le rapport du groupe de climatologues européens et américains de l’initiative World Weather Attribution (WWA) indique que le mois de mai a vu les précipitations les plus abondantes « depuis deux siècles ». Selon le groupe, dont le but est de démontrer des liens fiables entre le réchauffement de la planète et certains phénomènes météorologiques, de tels événements, dans cette région et à cette période de l’année, ne deviennent pas plus fréquents ou intenses. « Les précipitations extrêmes n’ont pas été rendues plus probables par les émissions de gaz à effet de serre », a déclaré le WWA, qui reconnaît que ses conclusions sont « inhabituelles » dans le contexte du changement climatique.
Réchauffement climatique: le caractère exceptionnel des inondations en Italie
Les atmosphères plus chaudes peuvent contenir plus d’humidité, ce qui entraîne souvent des précipitations plus fréquentes et plus intenses partout dans le monde. D’autres événements liés au changement climatique sont en augmentation dans toute l’Italie, avec une tendance générale à la sécheresse, mais aussi des changements dans les saisons conduisant à des averses potentiellement moins fréquentes, mais plus intenses.
L’impact des inondations en Émilie-Romagne a été exacerbé par une sécheresse de deux ans dans le nord de la péninsule qui a laissé les terres sèches et dures et incapables d’absorber l’eau. En même temps, des décennies d’urbanisation ont augmenté le risque d’inondation. « Nos résultats statistiques reconnaissent le caractère exceptionnel d’un tel événement », a insisté Davide Faranda, co-auteur du rapport et climatologue à l’Institut Pierre Simon Laplace. Le rapport, a-t-il toutefois précisé, ne dit pas que le changement climatique n’a eu aucun rôle dans ces inondations, mais que la corrélation allait au-delà du champ de recherche de son groupement. « Bien que les épisodes de fortes pluies printanières n’augmentent pas en Emilie-Romagne, les précipitations extrêmes augmentent dans d’autres parties de l’Italie », a-t-il aussi souligné.