Violences en marge de la manifestation en hommage aux Kurdes tués à Paris
Des heurts ont éclaté entre manifestants et forces de l’ordre en marge de la manifestation qui réunissait plusieurs milliers de personnes à Paris pour rendre hommage aux trois Kurdes tués et aux trois autres personnes blessées la veille près d’un centre culturel kurde de la capitale.
Vers 13h00, une heure après le début du rassemblement place de la République, des affrontements ont commencé sur le boulevard du Temple, à une centaine de mètres de là, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Au moins quatre voitures ont été renversées, dont au moins une incendiée, et des poubelles brûlées.
Quelques dizaines de manifestants ont jeté des projectiles sur les forces de l’ordre qui ont répliqué par des tirs de gaz lacrymogènes. « Vive la résistance du peuple kurde », ont crié plusieurs d’entre eux.
Le cortège, fort de plusieurs milliers de personnes à l’origine, s’est scindé en deux en raison de ces tensions et seules quelques centaines de manifestants sont parvenus à rejoindre peu après 14h00 la place de la Bastille, point d’arrivée du cortège.
Dans la foule, de nombreux manifestants agitaient des drapeaux du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) ou à l’effigie de trois militantes kurdes assassinées en janvier 2013 à Paris.
« Ce qu’on ressent, c’est de la peine et de l’incompréhension parce que ce n’est pas la première fois que ça arrive », a déclaré à l’AFP Esra, une étudiante de 23 ans qui n’a pas souhaité donné son patronyme, les yeux rougis par les larmes.
Une minute de silence a été observée, en musique, à la mémoire des victimes et de « tous les Kurdes morts pour la liberté ».
Plusieurs manifestants ont dénoncé auprès de l’AFP une « injustice » et un acte « terroriste » et « politique ».
Le suspect, de nationalité française et âgé de 69 ans, qui avait déjà commis des violences avec arme par le passé, a indiqué lors de son interpellation avoir agi parce qu’il était « raciste ».
Un peu plus tôt dans la matinée, des représentants de la communauté kurde avaient été reçus par le préfet de police de Paris, Laurent Nunez.
« Nul doute pour nous que ce sont des assassinats politiques. Le fait que nos associations soient prises pour cible relève d’un caractère terroriste et politique », a affirmé à l’issue de la rencontre Agit Polat, porte-parole du Conseil démocratique kurde en France (CDKF), qui a regretté un « manque sur le plan sécuritaire ».
Plusieurs centaines de personnes se sont aussi rassemblées samedi après-midi dans le centre de Marseille à l’appel de l’association de défense des droits des Kurdes Solidarité et Liberté.
Le suspect, dont la garde à vue a été prolongée samedi, est soupçonné d’avoir ouvert le feu vendredi rue d’Enghien à Paris, dans le Xe arrondissement, tuant trois Kurdes et blessant trois autres personne à proximité d’un centre culturel kurde.
Dans les minutes qui ont suivi l’attaque, les Kurdes de France ont évoqué un acte « terroriste » et mis en cause la Turquie.