Tensions en France à la veille d’une nouvelle journée de mobilisation contre une réforme des retraites
A la veille d’une nouvelle journée de mobilisation contre une réforme des retraites voulue par le président Emmanuel Macron, la tension politique et sociale s’est accentuée lundi sur fond de début d’un débat parlementaire sur le texte proposé.
En déplacement à La Haye, le président Macron a défendu sa réforme, « indispensable quand on se compare en Europe » et afin de « sauver notre système » par répartition.
Ce projet prévoit un recul de l’âge légal pour partir à la retraite de 62 à 64 ans et une accélération de l’allongement de la durée de cotisation.
Une première journée de manifestations et de grèves le 19 janvier avait vu de un à deux millions de personnes clamer leur opposition à la réforme. Les syndicats, rarement aussi unis, espèrent faire au moins aussi bien, un espoir conforté par des sondages attestant d’un rejet croissant du projet dans l’opinion.
La Première ministre Elisabeth Borne « ne peut pas rester sourde à cette formidable mobilisation qui s’est créée », a estimé le secrétaire général du syndicat CFDT, Laurent Berger.
Mardi, la grève devrait à nouveau être très suivie dans les transports et l’éducation. La compagnie Air France a annoncé l’annulation d’un vol court et moyen-courrier sur dix. Les liaisons long-courrier ne seront pas affectées.
En région parisienne, la circulation des métros et RER sera « très perturbée », selon la RATP.
Une source au sein des services de renseignement a indiqué s’attendre à 1,2 million de manifestants au niveau national, « en fourchette haute dont 100.000 à Paris, avec 240 cortèges ou rassemblements prévus ».
Le gouvernement reste pour l’heure ferme dans son approche et a annoncé mobiliser 11.000 policiers et gendarmes dont 4.000 à Paris pour sécuriser les manifestations.
Elisabeth Borne a assuré ce week-end que le report de l’âge de départ à la retraite n’était « plus négociable », le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin accusant une grande partie de l’opposition de gauche de vouloir « bordéliser le pays ».
Ce lundi, les députés ont débuté en commission parlementaire l’examen du projet de loi qui sera soumis à l’Assemblée nationale à partir du 6 février.
A l’extrême droite, la cheffe du parti Rassemblement national, Marine Le Pen, a mis en garde la Première ministre qui, selon elle, « ne devrait pas trop s’avancer ». « Parce que, parti comme c’est parti, il n’est pas du tout impossible que sa réforme des retraites ne soit pas votée », a-t-elle estimé.
D’autres formations politiques, à droite comme à gauche, ont aussi critiqué le positionnement du gouvernement.
Sans majorité à l’Assemblée nationale pour sa formation Renaissance, Emmanuel Macron espère le soutien de la droite pour faire adopter son projet de réforme.