Propos racistes à l’Assemblée nationale française: le député pourrait être exclu temporairement
« Qu’il retourne en Afrique »: après la vague d’indignation suscitée par les propos d’un député d’extrême droite, l’Assemblée nationale française se prononce vendredi sur de possibles sanctions et pourrait exclure temporairement l’élu, accusé de racisme par les autres groupes parlementaires.
Jeudi, le député de La France insoumise (LFI, gauche radicale), Carlos Martens Bilongo, noir, évoquait dans l’hémicycle le « drame de l’immigration clandestine », lorsque le député du Rassemblement national (RN, extrême droite), Grégoire de Fournas, a lancé: « Qu’il retourne en Afrique », selon le compte rendu officiel de séance.
Ces propos ont profondément ébranlé l’Assemblée.
Le député d’extrême droite a assumé jeudi ses propos mais nie tout caractère raciste et parle d’une « manipulation de LFI ». Son parti assure lui que l’élu parlait du « bateau » chargé de migrants Ocean Viking, mentionné plus tôt par Carlos Martens Bilongo, et en « aucun cas » du député noir.
Le bureau de l’Assemblée, sa plus haute instance collégiale, se réunit ce vendredi pour décider d’éventuelles sanctions.
Carlos Martens Bilongo a dit attendre « la sanction la plus lourde » contre une « phrase raciste » venue d’un élu d’un parti d’extrême droite qui « n’a jamais changé ». « Cela aurait-il été plus acceptable » que les propos du RN soient adressés « aux réfugiés du bateau de SOS Méditerranée en situation critique? », s’était-il interrogé la veille.
Les élus de l’opposition de gauche (LFI et Verts) et du camp présidentiel plaident pour la démission de Grégoire de Fournas.
Il risque « une censure simple » – le retrait de la moitié de son indemnité parlementaire pendant un mois -, ou une « censure avec exclusion temporaire » – l’interdiction de paraître au Palais Bourbon pendant quinze jours de séance, et la privation de la moitié de son indemnité parlementaire pendant deux mois.
Carlos Martens Bilongo a reçu le soutien de l’ensemble des autres bancs.