Procès Depardieu: 18 mois de prison avec sursis requis contre l’acteur de 76 ans

Lors du procès de Gérard Depardieu pour agressions sexuelles, les parties civiles ont dénoncé une défense agressive et sexiste, décrivant un comportement misogyne de l’acteur sur le tournage et des attaques virulentes contre les plaignantes pendant l’audience.

« On a assisté à l’apologie du sexisme », a déclaré l’avocate d’une des parties civiles dans sa plaidoirie, au quatrième jour du procès de Gérard Depardieu pour agressions sexuelles, évoquant une stratégie masculiniste et agressive de la défense de l’acteur. « ‘Salope’, ‘connasse’, ’emmerdeuse’, ‘te faire jouir’, ‘moi je suis un vrai mec, j’ai le droit' », a déclamé Me Claude Vincent en ouverture de sa plaidoirie devant une salle médusée.

« Tous ces mots (…), c’est ça Gérard Depardieu sur un plateau, c’est ça l’ambiance qu’il impose », a poursuivi l’avocate de Sarah (prénom modifié). Avant le réquisitoire du procureur de la République, les parties civiles sont revenues sur les agressions sexuelles reprochées à Gérard Depardieu sur Amélie et Sarah pendant le tournage du film « Les Volets verts » en 2021.

«Viens toucher mon gros parasol»

Des agressions que la décoratrice et la troisième assistante ont raconté en détail devant le tribunal de Paris. « Il referme alors les jambes, il m’attrape les hanches », a mimé Amélie à la barre. « Il m’avance, il me coince, il a beaucoup de force et il malaxe », a-t-elle continué, se remémorant « son gros visage », « ses yeux rouges, très excités » et les propos de Gérard Depardieu: « Viens toucher mon gros parasol, je vais te le mettre dans la chatte! ».

Sarah, elle, a dénoncé des mains sur ses fesses et sur ses seins à plusieurs reprises. Des gestes que Gérard Depardieu a démentis... se rappelant tout juste avoir pris Amélie par les hanches « pour ne pas glisser » de son tabouret alors qu’il critiquait son travail de manière « vigoureuse ».

Ce procès, a rappelé Me Vincent, « est la meilleure illustration que non, on ne peut pas séparer l’homme de l’artiste! Il n’est ni Jean Valjean, ni Cyrano de Bergerac! Il n’est pas les hommes qu’il a joués. Il est Gérard Depardieu et il est misogyne ! »

Les plaignantes attaquées

Ces plaidoiries ont aussi été l’occasion pour les avocates des plaignantes de dénoncer les multiples attaques envers elles et leurs clientes pendant le procès. « Menteuse, hystérique, allez pleurer! », a ainsi crié Me Jérémie Assous, l’avocat de la défense, à Amélie et Sarah. « On a assisté pendant quatre jours non pas à une stratégie de la défense », mais « à l’apologie du sexisme », a regretté Me Vincent. Gérard Depardieu, 76 ans, monstre sacré du cinéma français, est par ailleurs mis en examen pour viol et a fait l’objet de plusieurs plaintes pour violences sexuelles. Le reste de la journée sera consacrée au réquisitoire et à la plaidoirie de la défense de l’acteur.

Dix-huit mois de prison avec sursis requis

Une peine de 18 mois de prison avec un sursis probatoire de trois ans a été requise, jeudi, à l’encontre de Gérard Depardieu. Le procureur a également demandé une amende de 20.000 euros, l’indemnisation des parties civiles, une obligation de soins psychologiques, une peine d’inéligibilité de deux ans et l’inscription au fichier des auteurs d’infractions sexuelles.

L’audience doit se poursuivre avec les plaidoiries de la défense.

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