Plus de 3 millions d’euros aux origines douteuses ont été versés à Nicolas Sarkozy

En 2018, l’ancien président français a touché 3,3 millions d’euros en tant que conseiller financier, rapportent Mediapart et ses partenaires du réseau EIC (« European Investigative Collaborations »), dont fait partie Le Soir. Seulement, certains éléments et témoignages mettent en doute les raisons de ces deux virements, mais aussi l’origine de ceux-ci.

L’enquête de Mediapart et de ses partenaires du réseau EIC fait par de deux virements sur le compte personnel de l’ancien président pour un total de près de 3,3 millions d’euros. Une rémunération versée le 10 août 2018 par deux sociétés luxembourgeoises, due à des conseils financiers de la part de Nicolas Sarkozy pour le fonds d’investissement Peninsula Capital. L’investissement en question concerne NTV, une entreprise ferroviaire italienne.

Mais la raison, tout comme l’origine de ces deux virements, semble difficile à croire. Pourquoi ? Parce que le Peninsula Capital a pris 12,8% de la société italienne en 2017, pour un total de 66 millions d’euros. Seulement, Nicolas Sarkozy n’a été engagé qu’en 2018. Il n’était donc pas présent quand le fonds a investi dans NTV. Difficile donc de justifier l’arrivée des fameux 3,3 millions d’euros sous forme d’intéressement à la plus-value. A noter que Penisula a gagné 118 millions de plus-value grâce à cette opération financière.

Une source mystère

Interrogé par le groupe de médias, deux cadres dirigeants de Peninsula, dont son fondateur Borja Prado, ont déclaré que l’ancien président n’a pas travaillé pour le fonds. Selon l’enquête d’EIC, ce n’est donc pas Peninsula qui a payé Nicolas Sarkozy pour ses conseils, mais bien directement certains de ses investisseurs. Deux sources majeures de l’enquête, voulant rester anonymes, affirment que la société qui a payé appartient majoritairement à une entité des Emirats arabes unis.

Toutes ces incohérences posent donc de sérieuses questions sur la véracité de certains faits.