Retraites : Macron prêt à endosser « l’impopularité »
Le président français a assuré sur TF1 et France 2 qu’il était prêt à endosser « l’impopularité » avec la réforme des retraites. Emmanuel Macron continue à déplorer les « débordements » de la rue suite au passage en force de son projet à l’Assemblée nationale.
Le président français Emmanuel Macron a estimé mercredi que sa réforme très contestée des retraites devait « entrer en vigueur d’ici la fin de l’année » car elle est « nécessaire », lors d’un entretien télévisé de 35 minutes sur TF1 et France2.
« Cette réforme, elle est nécessaire, ça ne me fait pas plaisir, j’aurais voulu ne pas la faire, mais c’est pour ça aussi que j’ai pris l’engagement de la faire », a déclaré le chef de l’Etat. Emmanuel Macron souhaite une entrée en vigueur d’ici la fin de l’année « pour que les choses rentrent en place ». A savoir que 1,8 million de retraités « commencent à être augmentés d’environ 600 euros par an en moyenne » et qu' »on commence à décaler l’âge légal de trois mois supplémentaires« .
« Je n’ai pas de regrets », si ce n’est de ne « pas avoir réussi à convaincre sur la nécessité » de la réforme, a-t-il dit. Mais « il n’y a pas 36 solutions » que de travailler davantage face à « toutes les oppositions ». Le chef de l’Etat épingle ces dernières en disant que pour elles, « le projet », « c’est le déficit ».
« Le projet de toutes les oppositions, c’est le déficit »
Le président de la République, qui fait face à une contestation politique et syndicale toujours plus soutenue depuis l’adoption de la réforme par le 49.3, a par ailleurs considéré que « le projet de toutes les oppositions et de tous ceux qui s’opposent » à la réforme, « c’est le déficit », qu’il a comparé à une « formule magique ». « Qu’est-ce que c’est le déficit? », a interrogé le Emmanuel Macron. « Ça veut dire, de fait, que vous choisissez de faire payer vos enfants parce que, aujourd’hui, vous refusez de décider avec clarté et courage », a-t-il poursuivi.
De nouveaux rassemblements ont été organisés contre la réforme dans plusieurs grandes villes françaises. A Paris, de vives tensions entre forces de l’ordre et manifestants ont éclaté. « On ne peut accepter ni les factieux, ni les factions », a fait valoir le chef de l’Etat. « Quand les États-Unis d’Amérique ont vécu ce qu’ils ont vécu au Capitole, quand le Brésil a vécu ce qu’il a vécu (…), je vous le dis très nettement », a-t-il appuyé, en dénonçant chez des manifestants des « groupes qui utilisent la violence ». « On ne tolèrera aucun débordement », a-t-il encore prévenu.
Superprofits : Macron dénonce le « cynisme de certaines grandes entreprises »
D’autres sujets que la réforme des retraites ont été abordés, et notamment la possibilité de taxer les superprofits de certaines grandes entreprises. A ce propos, Emmanuel Macron a dénoncé le « cynisme » de certaines « grandes entreprises », qui ont dégagé d’importants bénéfices exceptionnels leur permettant de racheter leurs propres actions en Bourse. Le président français leur demande « une contribution exceptionnelle » pour que « les travailleurs puissent profiter » de cet argent.