Gabriel Attal figure parmi les candidats aux législatives qui tenteront de l’emporter au second tour des législatives. © Abdullah Firas/ABACA

Législatives françaises: les circonscriptions importantes à suivre

Certains candidats célèbres jouent leur avenir politique lors du second tour des législatives. Dans certaines circonscriptions, les résultats pourraient être particulièrement serrés.

Après le premier tour des législatives et les désistements qui ont suivi, les instituts de sondage ne prévoient plus de majorité absolue pour le Rassemblement national (RN) ce 7 juillet. Le parti de Marine Le Pen serait trop affaibli face à un «arc républicain» particulièrement fort dans de nombreuses régions de France, et pourrait au maximum avoir 210 députés. Il se pourrait même que la coalition du Nouveau Front populaire (NFP) égalise le score de l’extrême-droite, si celle-ci l’emporte dans 180-185 circonscriptions, selon les projections les plus optimistes pour la gauche. Le bloc macroniste d’Ensemble devrait limiter la casse, avec jusqu’à environ 150 élus.

Dans cette perspective, certaines circonscriptions seront particulièrement importantes, soit parce qu’elles sont particulièrement indécises, soit parce qu’une personnalité importante s’y présente.

Les projecteurs braqués sur Hollande, Attal et la sœur de Marine Le Pen

Au RN, plusieurs cadors ont déjà été élus au premier tour. C’est le cas de Marine Le Pen dans son fief d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) et du porte-parole du parti Sébastien Chenu dans le Nord. Idem pour Christelle d’Intorni, députée LR sortante qui a fait alliance avec le RN.

L’extrême-droite française va aujourd’hui regarder avec attention ce qu’il en sera de l’autre fille de Jean-Marie Le Pen, Marie-Caroline Le Pen, qui se présente dans la Sarthe. Dimanche dernier, elle frôlait les 40% face à ses adversaires du NFP et d’Ensemble, qui avaient chacun 25%. Le vice-président du RN à l’Assemblée, Jean-Philippe Tanguy, devrait quant à lui être facilement réélu, celui-ci ayant obtenu 49,62% dans la Somme le 30 juin. Le président controversé de LR, Eric Ciotti (aujourd’hui allié du RN), pourrait lui aussi passer, au vu de son score de 41% au premier tour.

Au NFP, quelques personnalités ont déjà acquis leurs sièges de députés en obtenant plus de 50% dimanche dernier: le président du PS Olivier Faure, la présidente des écologistes à l’Assemblée Sandrine Rousseau, le premier adjoint à la mairie de Paris Emmanuel Grégoire, et la célèbre députée LFI Clémentine Autain.

Ce 7 juillet, la gauche va scruter la performance de François Hollande, en ballotage favorable face à une droite divisée entre RN et LR en Corrèze. Le résultat pourrait être plus serré dans les Landes pour Boris Vallaud, président des socialistes à l’Assemblée, face à une candidate RN arrivée juste derrière lui le 30 juin. Encore plus difficile: le duel entre un des créateurs du NFP, François Ruffin, et une candidate RN, le premier ayant obtenu 33,92% contre 40,69% pour elle dimanche dernier. Le représentant du NFP peut néanmoins compter sur le retrait de la candidate Ensemble, qui avait eu 22,68%.

Enfin, dans le bloc macroniste, les regards se tournent vers les membres du gouvernement, avant tout vers le Premier ministre Gabriel Attal. Il est en ballotage favorable dans les Hauts-de-Seine face à une représentante de la gauche. Ce sera plus difficile pour sa prédecesseure, Elisabeth Borne, arrivée deuxième derrière un candidat RN, même si elle pourrait bénéficier du désistement du candidat de gauche.

Le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, était également arrivé deuxième dans le Loir-et-Cher face au RN, mais avec 34,56% contre 35,22%. Il pourrait l’emporter aujourd’hui grâce aux reports de voix de l’arc républicain. Situation similaire en Seine-et-Marne pour le ministre de la Santé Frédéric Valletoux. Dans le Nord, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a lui aussi un léger avantage face à l’extrême-droite. Enfin, le ministre des Affaires étrangères Stéphane Séjourné devrait pour sa part facilement gagner sa circonscription des Hauts-de-Seine, celui-ci ayant déjà frôlé les 50% le 30 juin.

Les « swing circos » dans le viseur

Mais pour faire pencher la balance à l’Assemblée nationale, il faudra surtout remporter non pas les circonscriptions où des personnalités se présentent, mais celles particulièrement indécises. «Une «cinquantaine de circonscriptions se jouent dans un mouchoir de poche», a fait valoir à l’AFP le président délégué de l’institut de sondages Ipsos, Brice Teinturier.

Ce sont les « swing circos« . Celles-ci sont réparties un peu dans toute la France, mais une bonne partie d’entre elles se situent dans la moitié sud du pays. C’est notamment le cas dans le nord de la Nouvelle-Aquitaine, entre la Charente, la Dordogne et l’ancien Limousin. Quelques circonscriptions de l’Hérault, de la Haute-Garonne et de l’Isère feront également l’objet d’un combat tendu.

En région parisienne, les résultats devraient être davantage serrés dans l’est de l’Île-de-France, plus précisément en Seine-et-Marne et dans le Val-de-Marne. Dans le nord, mis à part des exceptions comme la banlieue ouest de Rouen, le nord de la Loire-Atlantique et quelques circonscriptions isolées (comme la deuxième circonscription de la Somme et la deuxième du Pas-de-Calais), les regards se tournent plutôt à l’est. Le Territoire de Belfort est ainsi particulièrement contesté. Il faudra également garder sous surveillance la première circonscription de Côte-d’Or (région de Dijon), la quatrième de Meurthe-et-Moselle (Lunéville), la première du Doubs (Besançon), et la sixième du Haut-Rhin (Mulhouse).

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