Jean-Marie Le Pen. ©  MAXPPP

« Une page de l’histoire politique française se tourne »: les hommages à Jean-Marie Le Pen se succèdent

Le Vif

L’ancien leader de l’extrême droite française Jean-Marie Le Pen est décédé mardi à l’âge de 96 ans.

Jean-Marie Le Pen, figure de l’extrême droite française et finaliste de la présidentielle de 2002, est mort mardi à l’âge de 96 ans à Garches (Hauts-de-Seine), dans un établissement où il avait été admis il y a plusieurs semaines.

« Jean-Marie Le Pen, entouré des siens, a été rappelé à Dieu ce mardi à 12H00 », a indiqué sa famille dans un communiqué transmis à l’AFP.

Le fondateur de Front national, devenu Rassemblement national, s’était peu à peu retiré de la vie politique à partir de 2011, lorsque sa fille Marine Le Pen avait repris la présidence du parti.

Tribun hors-pair, provocateur sulfureux obsédé par l’immigration et les juifs, patriarche contrarié par les siens, Jean-Marie Le Pen a sorti l’extrême droite française de sa marginalité.

Le plus emblématique de ses succès restera inachevé. Le 21 avril 2002, à 73 ans et pour sa quatrième candidature à l’Élysée, il crée la surprise en se qualifiant pour le second tour de l’élection. Le triomphe a son revers: pendant quinze jours, des millions de personnes défilent contre le racisme et son incarnation politique. Surtout, Jean-Marie Le Pen permet la réélection facile de son ennemi juré Jacques Chirac.

Le « Menhir » n’a jamais exprimé aucun regret pour ses dérapages, contrôlés ou non, répétés souvent, qui lui ont valu plusieurs condamnations en justice: des chambres à gaz « point de détail de l’histoire », à « l’inégalité des races » (1996), en passant par l’Occupation allemande « pas particulièrement inhumaine » (2005) ou l’agression physique d’une adversaire socialiste (1997).

Réactions controversées

Jean-Marie Le Pen « aura été une figure de la vie politique française« , au-delà « des polémiques qui étaient son arme préférée et des affrontements nécessaires sur le fond », a déclaré mardi le Premier ministre français François Bayrou. « On savait, en le combattant, quel combattant il était », a ajouté M. Bayrou sur X.

« Engagé sous l’uniforme de l’armée française en Indochine et en Algérie, tribun du peuple à l’Assemblée nationale et au Parlement européen, il a toujours servi la France, défendu son identité et sa souveraineté », a salué sur X Jordan Bardella, président du parti Rassemblement national (RN), héritier du Front national (FN) de Jean-Marie Le Pen.

De son côté, Jean-Luc Mélenchon a estimé que si le « combat » contre Jean-Marie Le Pen était « fini » après son décès, celui « contre la haine, le racisme, l’islamophobie et l’antisémitisme (…) continue ». « Le respect de la dignité des morts et du chagrin de leurs proches n’efface pas le droit de juger leurs actes. Ceux de Jean-Marie Le Pen restent insupportables« , a écrit le leader de LFI sur X.

L’Elysée a pour sa part rendu hommage à une « figure historique de l’extrême droite » française dont le « rôle dans la vie publique de notre pays pendant près de soixante-dix ans (…) relève désormais du jugement de l’Histoire ». « Le président de la République exprime ses condoléances à sa famille et ses proches », a ajouté la présidence française.

Jean-Marie Le Pen « aura incontestablement marqué son époque », a affirmé le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, estimant qu’une « page de l’histoire politique française se tourne ».

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire