Elisabeth Borne, Première ministre française © Belga

France: le Sénat adopte la réforme contestée des retraites

Le Sénat français, à majorité de droite, a adopté samedi la réforme des retraites par 195 voix contre 112 après dix jours de débats heurtés, au terme d’une nouvelle journée de mobilisation et avant une semaine déterminante pour le projet gouvernemental.

Après l’examen de tous les amendements, les sénateurs ont approuvé le texte, qui repousse l’âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans, avec une journée d’avance sur l’échéance fixée à dimanche minuit.

La Première ministre Elisabeth Borne n’a pas caché sa satisfaction après ce vote obtenu par 195 voix contre 112. « Une étape importante a été franchie » s’est-elle, convaincue qu’il « existe une majorité au Parlement » pour adopter la réforme. Car le projet phare du second quinquennat d’Emmanuel Macron va poursuivre son parcours législatif et aborde une semaine décisive. Un vote crucial l’attend probablement jeudi à l’Assemblée nationale.

Le Sénat a bouclé sa course contre la montre avec une journée d’avance sur l’échéance fixée à dimanche minuit, en vertu de l’article de la Constitution auquel le gouvernement a eu recours pour limiter le temps des débats législatifs. « Enfin, nous y voilà! », s’est exclamé le patron des sénateurs Les Républicains Bruno Retailleau qui a demandé au ministre du Travail Olivier Dussopt de transmettre un message au président Emmanuel Macron. « Nous votons la réforme, mais nous ne votons pas (pour) lui« .

A gauche, la sénatrice socialiste Monique Lubin a fustigé une réforme « brutale ». « C’est une journée noire pour tous les salariés de ce pays ». Le Sénat « a joué son rôle » et avait pour seul objectif « l’intérêt du pays et celui des Français« , a au contraire estimé son président Gérard Larcher (LR).

Pendant que le Sénat concluait l’examen de la réforme, des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue lors d’une septième journée d’action, qui a nettement moins mobilisé que les six précédentes. Le ministère de l’Intérieur a dénombré 368.000 manifestants en France, dont 48.000 à Paris. C’est la plus faible mobilisation depuis le début du mouvement de contestation.

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