Attaque au couteau à Arras: « Il y a un lien entre ce qu’il s’est passé au Proche-Orient et le passage à l’acte de l’assaillant »
Une attaque au couteau est survenue vendredi matin dans un lycée à Arras, dans le nord de la France. Un enseignant est décédé.
Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a évoqué « un lien » entre la situation au Proche-Orient et « le passage à l’acte » de l’auteur de l’attentat islamiste dans lequel un enseignant a été tué et trois autres personnes blessées dans un lycée à Arras vendredi.
« D’après nos informations, il y a un lien malheureusement entre ce qu’il s’est passé sans doute au Proche Orient et le passage à l’acte », a déclaré le ministre, interrogé sur TF1. Contacté par l’AFP, son entourage n’a pas voulu détailler la nature de ce lien, en expliquant qu’une enquête était en cours.
La France est passée en alerte « urgence attentat » après l’attaque au couteau à Arras, où un enseignant a été tué et deux personnes gravement blessées, sur fond de crainte d’importation du conflit entre Israël et le Hamas, a indiqué vendredi soir à l’AFP Matignon.
La Première ministre Elisabeth Borne « a décidé de rehausser la posture Vigipirate au niveau urgence attentat« , a indiqué Matignon, après une réunion de sécurité à l’Elysée autour du président Emmanuel Macron. Le niveau « urgence attentat » peut être mis en place à la suite immédiate d’un attentat ou si un groupe terroriste identifié et non localisé entre en action.
Macron: « Restons unis »
Le président Emmanuel Macron a appelé vendredi les Français à rester « unis » et à « faire bloc » face à « la barbarie du terrorisme islamiste », après l’attaque au couteau à Arras où un enseignant a été tué et deux personnes gravement blessées. Il a indiqué qu’une autre « tentative d’attentat » avait été déjouée.
« Restons unis », « nous faisons bloc et nous tenons debout« , a déclaré le chef de l’Etat dans la cour d’un bâtiment situé en face du collège-lycée où a eu lieu l’attaque vendredi matin. « Je suis là pour témoigner du soutien de la nation, pour dire que nous faisons bloc et que nous tenons », « le choix est fait de ne pas céder à la terreur, de ne rien laisser nous diviser », a encore dit le président.
L’enseignant tué « s’est interposé d’abord et a sans doute sauvé lui-même beaucoup de vies« , a salué le président de la République, en rappelant que cette attaque avait eu lieu trois ans après l’assassinat, le 16 octobre 2020, du professeur Samuel Paty. Le président a également indiqué qu’une autre « tentative d’attentat », « dans une autre région », avait été déjouée grâce à une intervention des forces de l’ordre. Il faisait allusion à l’interpellation et au placement en garde à vue pour port d’arme prohibé d’un homme connu pour « radicalisation », à la sortie d’une salle de prière à Limay (Yvelines), a précisé le ministère de l’Intérieur. A ce stade, cette enquête est entre les mains du parquet de Versailles, et non du parquet national antiterroriste.
Attaque au couteau à Arras: le rappel des faits
Un homme armé d’un couteau a tué un enseignant et fait deux blessés graves dans un lycée à Arras (Pas-de-Calais) vendredi matin, a appris l’AFP auprès de la préfecture et de source policière.
D’après les premiers éléments, l’auteur de l’attaque a crié « Allah Akbar », selon une source policière. Il est d’origine tchétchène, ajoute cette source, qui précise que l’auteur était fiché S, à savoir une personne soupçonnée de visées terroristes ou d’atteinte à la sûreté de l’État.
Les faits ont eu lieu au lycée Gambetta, a écrit le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, sur X (ex-Twitter), précisant que l’auteur avait été interpellé.
Son frère a également été interpellé à proximité d’un autre établissement scolaire, sans être en possession d’une arme, selon les premières informations, a ajouté une autre source policière.
Aucun lycéen n’a été blessé, selon une source policière. Parmi les deux blessés figurent un agent de sécurité en urgence absolue, après avoir été atteint de plusieurs coups de couteau, et un enseignant en urgence relative, a indiqué une deuxième source policière.
Les lycéens et le personnel du lycée ont été confinés dans l’établissement, a précisé cette source.
Le parquet national antiterroriste (PNAT) a annoncé l’ouverture d’une enquête suite à cette attaque sur les chefs d' »assassinat en relation avec une entreprise terroriste », de « tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste » et d' »association de malfaiteurs terroriste en vue de préparer des crimes d’atteinte aux personnes ». Les investigations ont été confiées à la sous-direction antiterroriste de la direction nationale de la police judiciaire (SDAR), service coordonnateur, à la direction nationale de la police judiciaire (DNPJ) et à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), précise le parquet.
Le préfet du Pas-de-Calais, Jacques Billant, qui a confirmé ce décès à l’AFP, s’est rendu sur place, à Arras. Le ministre de l’Intérieur et le président français Emmanuel Macron sont attendus sur place dans la journée.
Ces faits ont lieu presque trois ans après l’assassinat de Samuel Paty, un enseignant de 47 ans décapité le 16 octobre 2020 près de son collège de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), une dizaine de jours après avoir montré à ses élèves des caricatures de Mahomet lors de cours sur la liberté d’expression. L’assaillant de 18 ans, un réfugié russe d’origine tchétchène, avait été tué par la police.