(Photo by JEFF PACHOUD / AFP) (Photo by JEFF PACHOUD/AFP via Getty Images)

En Ardèche après les pluies diluviennes: « Le travail qu’il y a à faire, c’est une montagne »

Racler la boue, pomper l’eau, ramasser les branches: habitants et professionnels ont retroussé leurs manches et constaté l’ampleur des dégâts vendredi dans le Centre-Est de la France, au lendemain de pluies diluviennes d’une violence « inédite ».

« Le travail qu’il y a à faire: c’est une montagne« , constatait vendredi matin Aurélie Baïba, employée à Annonay, la sous-préfecture d’Ardèche, dont le centre a été submergé jeudi. Depuis, l’eau s’est retirée et les commerçants, balais à la main, ont essayé toute la journée de se débarrasser de la boue et des branches d’arbre charriées par les eaux, tandis qu’une tractopelle nettoyait la chaussée.

La vigilance rouge a été levée dans les six départements touchés (Rhône, Loire, Haute-Loire, Ardèche, Lozère et Alpes-Maritimes), mais trois départements – Puy-de-Dôme, Landes et Pyrénées-Atlantiques – restent samedi concernés par une vigilance orange aux crues, selon Météo-France. Les deux derniers le sont aussi pour « vagues-submersion ».

Du jamais-vu depuis 40 ans

La France n’avait pas connu « d’épisode cévenol d’une telle violence depuis 40 ans », a relevé le Premier ministre Michel Barnier. Les pompiers ont effectué au total plus de 2.300 interventions et ont permis de « sauver des vies« , a-t-il ajouté. Trois blessés légers ont été recensés. A Paris, un arbre est tombé sur une famille, dont le père n’a pas survécu, sans qu’un lien avec les intempéries ne soit formellement établi.

« En Ardèche, l’épisode d’hier est bien le plus intense jamais enregistré sur deux jours depuis le début du XXe siècle », a confirmé Météo-France, qui a relevé un niveau « inédit » de près de 700 millimètres sur le village de Meyres. Un millier de personnes ont été évacuées et une partie a passé la nuit dans des centres d’hébergement ouverts par les autorités. Près de 3.000 pompiers et forces de l’ordre sont restés mobilisés vendredi. Un hélicoptère de la gendarmerie a fait des vols de reconnaissance au-dessus des zones sinistrées pour évaluer les dégâts.

Dans la Loire, dans la vallée du Gier, très touchée, près de 80.000 habitants sont invités à faire bouillir l’eau potable. Le reste du pays, où les sols sont gorgés d’eau après un mois de septembre particulièrement pluvieux, a également souffert. Dans le sud des Yvelines, une cinquantaine de personnes ont ainsi dû être évacuées en pleine nuit.

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