Décès du général Georgelin, responsable du chantier de Notre-Dame de Paris
Le général Jean-Louis Georgelin, ancien chef d’état-major des armées françaises et responsable du chantier de restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris, est mort à 74 ans vendredi soir lors d’une randonnée dans les Pyrénées, a indiqué le bureau du procureur à l’AFP.
« Avec le décès du général Jean-Louis Georgelin, la Nation perd l’un de ses grands soldats. La France, un de ses grands serviteurs. Et Notre-Dame, le maître d’œuvre de sa renaissance », a écrit le président Emmanuel Macron dans un bref message sur le réseau X (ex-Twitter).
La gendarmerie de haute montagne a été alertée vendredi soir par le gardien du refuge des Estagnous, à 2.246 mètres d’altitude, qui l’a informé qu’un randonneur n’était pas rentré, a précisé le parquet, ajoutant que le général randonnait seul, selon les premiers éléments de l’enquête.
Les gendarmes se sont rendus sur place en hélicoptère et ont trouvé le général décédé, ont-ils décrit.
Ils ont « découvert le cadavre d’un homme qui a été formellement identifié comme étant le général Georgelin », a indiqué un représentant du parquet, précisant que la piste accidentelle était privilégiée. Une enquête a été ouverte, selon la même source. Son décès accidentel, lors d’une sortie en montagne, a suscité de nombreuses réactions politiques.
« Depuis quatre ans, il était dévoué à son ultime ‘mission de combat’ : la reconstruction de Notre-Dame de Paris. Nous lui devons tant », a déclaré la ministre de la Culture Rima Abdul Malak.
Pour le ministre des Armées Sébastien Lecornu, « Jean-Louis Georgelin portait en lui une certaine idée de la loyauté et de l’engagement ». « Il ne verra pas Notre-Dame rebâtie, son dernier projet« , a-t-il réagi sur X.
« Fermer sa gueule »
Dans la foulée de l’incendie du 15 avril 2019 qui a ravagé la cathédrale de Notre-Dame de Paris, le président Emmanuel Macron l’avait choisi pour orchestrer la reconstruction de ce monument et faire avancer avec détermination ce chantier d’une extrême complexité.
« A la fin de l’année, nous verrons la flèche dans le ciel de Paris« , s’était félicité le général Georgelin moins d’un mois avant sa mort, le 21 juillet, lors de la répétition générale du montage du premier étage de la flèche de la cathédrale dans l’est de la France.
Carré d’épaules, abord rugueux, grand rire, voix puissante, cet homme très attaché au patrimoine religieux cultivait le lien direct avec les compagnons du chantier. Mais il pouvait rudoyer ses collaborateurs.
Cela avait été le cas avec l’architecte en chef des monuments historiques, Philippe Villeneuve, qu’il avait prié en novembre 2019 de « fermer sa gueule » après s’être déclaré favorable à la reconstruction de la flèche à l’identique.
Général cinq étoiles, Jean-Louis Georgelin, né le 30 août 1948 à Aspet, dans le sud-ouest de la France, ancien élève de l’école militaire de Saint-Cyr et chef de l’état-major particulier de l’ancien président Jacques Chirac en 2002, avait été promu général d’armée en 2003.
Chef d’état-major des armées françaises de 2006 à 2010, il a supervisé des opérations en Côte d’Ivoire, Afghanistan, dans les Balkans ou au Liban.