Affaire Pelicot: «Si la clarification entre prédateur sexuel et violeur entre dans les esprits, ce procès aura servi à quelque chose»
La sociologue Irène Théry décrypte les tensions collectives provoquées par le procès de Dominique Pelicot. Un regard puissant sur une affaire qui résonne bien au-delà de l’enceinte judiciaire.
Le procès de l’affaire des viols de Mazan, marqué par des récits contradictoires et des violences inouïes, a mis en lumière des mécanismes profonds de domination et de stéréotypes liés au viol. Pour Irène Théry, autrice de Moi aussi: La nouvelle civilité sexuelle. cet événement révèle une transformation historique: à travers le courage inédit de la victime, Gisèle Pelicot, la honte a basculé du côté des agresseurs. Dans cet entretien, elle analyse les tensions collectives que ce procès a exposées, du poids des mythes sur le viol à l’évolution des rapports de genre sous l’effet du mouvement MeToo, en passant par la nécessité de repenser les notions mêmes de consentement et de responsabilité.
Comment la sociologue que vous êtes analyse-t-elle l’affaire des viols de Mazan comme cas judiciaire, mais aussi comme révélateur des tensions collectives autour de la sexualité, de la mémoire et des rapports de pouvoir?
Ce procès n’a pas divisé la France en deux, ni déchiré les déjeuners de famille sur le thème «ils en ont parlé». Au contraire, ce qui frappe, c’est l’unanimité dans l’horreur devant l’énormité de la violence criminelle subie par la victime, Gisèle Pelicot, et dans l’admiration pour son choix de demander la levée du huis clos. On a pu avoir le sentiment pendant près de quatre mois que la France entière devenait féministe. Pourtant, cette unanimité ne doit pas cacher des tensions sur la façon de comprendre les ressorts profonds de ces viols hors du commun, tensions qu’il faut décrypter. Pour vous répondre, je dois commencer par un point de méthode, car tout le reste en découle.
Allez-y…
Comme sociologue du droit, mon souci majeur a été de ne pas faire le procès à la place du procès. C’est une tentation humaine, bien compréhensible, et qui s’est donné libre cours ces dernières semaines. Or, non seulement nous n’avions pas tous les éléments pour juger, mais cela pouvait nous aveugler. En effet, la particularité de ce procès est d’avoir mis en scène, pendant trois mois, une grande dispute judiciaire entre deux versions des faits, opposant non pas l’accusé et la victime, comme d’habitude, mais les accusés entre eux. D’un côté, la version de Dominique Pelicot: «Je suis un violeur, j’ai tout prémédité, les autres savaient tout, ce sont mes complices.» De l’autre, celle de la plupart de ses coaccusés: «C’est Pelicot le seul coupable, moi, je ne suis pas un violeur, j’ai été manipulé, je n’ai pas violé.» Tout l’enjeu pour la justice est de chercher la vérité entre ces versions contradictoires, et de le faire au cas par cas.
Par quoi avez-vous été frappée dans ces versions contradictoires?
Par-delà leur opposition sur les faits, le plus frappant est que tous sont d’accord sur ce qu’ils appellent «un violeur», un «vrai viol». Et surtout, comme on va le voir: ils revendiquent tous une vision fausse, stéréotypée, mythique et finalement machiste du viol, sans même sembler s’en rendre compte. C’est là, à mon sens, que le procès est un puissant révélateur de questions qui concernent la société en général, à condition qu’on se donne la peine de tirer quelques fils…
Vous rappeliez au début que la victime a joué un rôle inédit en bousculant certaines règles du droit, notamment en refusant le huis clos et en acceptant la diffusion des vidéos dans la salle d’audience. Comment interprétez-vous cette posture?
En fait, Gisèle Pelicot n’a rien bousculé. Refuser le huis clos est un droit explicitement reconnu à la partie civile depuis la loi de 1980 qui a redéfini le viol après le célèbre procès d’Aix de I978. Elle n’est pas la première. Gisèle Halimi avait refusé le huis clos à ce même procès d’Aix. Neige Sinno raconte dans le roman Triste tigre qu’elle a refusé elle aussi le huis clos au procès de son beau-père pour inceste. Ce qui est nouveau avec Gisèle Pelicot, c’est d’abord le long chemin qui l’a menée à cette décision. Elle pensait au départ, et encore en 2023, que préserver à tout prix son anonymat serait pour elle la seule possibilité de se reconstruire un jour. Elle a certainement fait un énorme travail sur elle-même pour en arriver à penser que la protection qui lui était proposée, par le huis clos, était un piège paternaliste qui se refermerait sur elle et l’enfermerait à jamais dans la honte d’avoir été traitée, pendant des années, par son mari et par des dizaines d’inconnus, «comme un sac poubelle» (ce sont ses mots). Elle décide alors de renverser d’un coup le stigmate, et demande l’ouverture totale, le premier jour de l’audience. Par cet acte d’un courage qui a forcé le respect dans le monde entier, elle a pris tous les risques et joué sa possibilité de survivre. Et cela, elle l’a fait non pas pour elle, mais pour les autres. C’est le sens même de MeToo, dont elle a repris volontairement le plus célèbre mot d’ordre: avec elle, littéralement, «la honte change de camp».
«Gisèle Pelicot a compris qu’au milieu des ruines, elle pouvait faire de ce désastre intime un lieu d’où peut naître du sens.»
Justement, en quoi et dans quelle mesure ce procès s’inscrit dans le prolongement du mouvement MeToo?
Lorsque Gisèle Pelicot dit qu’elle a fait cela pour les autres, pour contribuer à ce que la société change, il faut la prendre au sérieux. Elle savait que quoi qu’il arrive, elle resterait seule face à ce qu’elle nomme «sa vie détruite», ne l’oublions pas. Mais ce qu’elle a compris, c’est qu’au milieu des ruines, elle pouvait faire de ce désastre intime un lieu d’où peut naître du sens, en mettant l’extrême de son cas unique au service d’un nouveau récit collectif, obligeant à regarder en face des maux terribles de la société, et appelant à une autre façon de vivre ensemble. Elle exprime là le cœur de MeToo. Hélas, tout le monde ne l’a pas suivie dans cette démarche, comme en témoigne une tribune de la philosophe Sylviane Agacinski appelant à surtout ne pas confondre le crime atroce de Dominique Pelicot et ce qu’elle nomme, pour déprécier MeToo, «les eaux troubles des rapports sexuels non consentis».
En filigrane de sa tribune, Sylviane Agacinski met en garde contre les excès et dérives de ce mouvement. A-t-elle tort de le faire?
Ce mouvement n’est pas une façon de se «lâcher» ou de se venger des hommes, comme le prétendent ceux qui ne voient pas qu’il s’agit en profondeur de mettre fin à la règle pluriséculaire de complémentarité hiérarchique entre une sexualité masculine de conquête et une sexualité féminine de citadelle. C’est un mouvement sociétal au sens fort du terme, une transformation en marche de la «règle du jeu» qui organise toute la civilité sexuelle. Il est logique qu’il soit théorisé de façons diverses, voire opposées, comme cela se produit dans tous les grands mouvements sociaux. Il n’est jamais exclu qu’il y ait des dérives, comme dans toute révolution des mœurs. Mais le point majeur, pour les victimes, est que leur témoignage personnel n’est pas une façon de se mettre en avant. On ne dit pas «moi» mais «moi aussi». C’est ce partage d’un vécu si longtemps relégué dans la solitude du privé qui donne le courage de sortir du silence et de témoigner, malgré la peur, les difficultés, la honte, les risques. En sept ans, cette immense chaîne de récits a révélé un véritable continent caché de violences sexuelles, et ce n’est pas fini.
Vous soutenez que MeToo a permis de dévoiler des violences sexuelles longtemps ignorées, notamment les viols «d’interconnaissance». Qu’entendez-vous par cette formule?
Dans la grande majorité des cas, les victimes connaissaient leur agresseur. MeToo a permis de balayer un aspect très important de la mythologie du viol, l’idée que le violeur, c’est forcément «l’autre», l’étranger, l’inconnu, le monstre qui vous saute dessus au coin d’une rue sombre. A l’abri de ce genre de stéréotype, le viol tel qu’il est a pu prospérer en toute impunité au cœur même des rapports sociaux car on pensait «ce n’est pas possible» ou «ce n’est pas vraiment du viol»… Les violences sexuelles dans la famille et l’entourage proche sont restées longtemps d’autant plus invisibles qu’elles étaient considérées comme «impensables» et que les victimes se taisaient ou n’étaient pas crues, ou menacées si elles parlaient. Dans l’affaire Pelicot, on retrouve, au centre de toute la machination, le viol conjugal perpétré pendant des années par le mari et père «exemplaire» qui a réussi à manipuler son épouse et toute sa famille, même si certains de ses enfants avaient fini par avoir des soupçons. Rappelons que le viol conjugal n’est reconnu en droit que depuis 1990. Jusqu’alors, la règle sociale était fondée sur ce que j’appelle le «consentement statutaire de la femme mariée», liant le «oui» des noces, le devoir conjugal et l’obéissance de l’épouse à la puissance maritale. Manifestement, certains accusés du procès pensent encore vivre sous ce régime où la femme n’est pas un sujet autonome: pour eux, la parole du mari suffisait à garantir le consentement de la femme…
Vous parlez aussi de «viols d’opportunité» dans l’affaire Mazan…
En effet, la particularité du procès des viols de Mazan est qu’il révèle de façon particulièrement claire une autre dimension des stéréotypes sur le viol, beaucoup moins connue que la précédente, mais qui contribue fortement à la mythologie du «monstre»: l’idée que le «vrai viol» serait le viol prémédité. C’est ce dont je vous parlais tout à l’heure, en disant que pour moi, l’important n’était pas de dire si c’est la version de Dominique Pelicot ou celle de ses coaccusés qui est vraie, ou aucune des deux –tout cela, c’était aux juges de l’examiner–, mais de remarquer qu’ils ont tous la même vision du «vrai viol». Pour eux, c’est le viol avec préméditation. Et ils ont tous la même vision de ce qu’est «un violeur»: un prédateur sexuel pervers, tel Pelicot ou le violeur de la Sambre.
Or, ce n’est pas le cas dans cette affaire…
Ces cas sont très éloignés de ce qu’est en général un viol, qui advient le plus souvent parce qu’une occasion s’est présentée, ou parce qu’une situation relationnelle a été exploitée, à un moment, par le violeur pour arriver à ses fins: obtenir un rapport sexuel à tout prix, quitte à se passer du consentement de l’autre. C’est un trait général du viol, donc, que d’être un viol d’opportunité. Ce qui est grave ici, c’est le déni de la réalité des crimes que ces représentations fausses alimentent: si seul le viol prémédité est un «vrai viol», alors le viol d’opportunité ne serait «pas vraiment un viol», d’où un sentiment d’innocence et d’impunité mêlées, caractéristique du machisme ordinaire, et qu’on retrouve chez nombre des coaccusés de Pelicot qui disent «je n’ai pas violé», «je ne suis pas un violeur», «il y a viol et viol». Mais ce qui serait juste serait au contraire de reconnaître en droit que la préméditation est une circonstance aggravante du viol… Or, en France, ce n’est toujours pas le cas (NDLR: en Belgique non plus)!
Le débat n’a pas porté que sur la préméditation: c’est aussi face aux vidéos des actes eux-mêmes que nombre des coaccusés disent «je n’ai pas violé».
Bien sûr, et c’est l’autre grand volet du débat ouvert par la notion de «viol d’opportunité», celui qui porte sur «l’intention» au moment de l’acte, une fois le seuil de la chambre franchi. Le code pénal français est clair: «Il n’y a ni crime ni délit sans intention de le commettre». Mais qu’est-ce que l’intention en droit? La plupart des coaccusés en ont présenté une version radicalement solipsiste, comme si c’était un sentiment situé dans l’intériorité du moi, et auquel chacun a seul accès: «je ne me sentais pas en train de violer», «je reconnais les actes, mais je ne reconnais pas le viol». Les avocats de Gisèle Pelicot ont eu alors beau jeu d’ironiser: «L’intention, ce n’est pas le fait de pouvoir choisir si on est coupable ou pas.» En effet, ce qu’on appelle en droit l’intention, c’est «la conscience de l’acte». Et elle peut s’objectiver, justement, par l’analyse des actes en situation. D’où l’usage des vidéos: elles démontrent qu’ils ne pouvaient ignorer qu’ils ont imposé un rapport sexuel à une femme inconsciente, qui en aucun cas ne pouvait consentir, autrement dit qu’ils ont pratiqué ce que le droit nomme «un viol par surprise». La leçon sociologique, ici, c’est l’écart entre le viol, qui est, par définition, un crime relationnel, et le caractère totalement égocentrique du discours des coaccusés, qui a aucun moment ne se sont souciés du consentement de la femme qui gisait devant eux . Cet égocentrisme, comme l’a bien montré le sociologue Eric Macé, est un trait majeur des comportements masculinistes. Il souligne la prégnance d’une éducation des enfants très différenciée selon le genre, valorisant la confiance primaire en son «ego» chez les garçons, au risque du machisme, et le souci de la relation à autrui chez les filles, au risque de les rendre dépendantes du jugement porté sur elles, et appelle à la recherche d’un juste équilibre pour l’un et l’autre sexe.
Le concept de masculinité toxique est souvent utilisé pour dénoncer des comportements de domination, de violence ou d’abus. Quelle lecture proposez-vous de cette notion?
Cette notion vient de la psychologie, et a été reprise dans les études de genre pour désigner des comportements masculins que, pour ma part, je nomme plus simplement des comportements machistes. L’intérêt dans les deux cas est de souligner qu’on ne met pas en cause une «identité masculine» anhistorique, concernant par définition «tous les hommes» parce qu’ils sont des hommes, mais bien la reproduction, à travers tout un ensemble de manières de penser et d’agir, de normes pluriséculaires d’inégalité des sexes, de hiérarchie des genres et de domination masculine, contraires aux valeurs contemporaine d’égalité des personnes et d’émancipation des femmes et des minorités LGBTI+, qui sont au cœur des changements actuels de la «règle du jeu» en matière sexuelle.
«Si la clarification entre prédateur sexuel et violeur entre dans les esprits, ce procès aura servi à quelque chose.»
Pensez-vous qu’elle apporte un éclairage pertinent sur ce genre d’affaires?
Oui, surtout si on s’efforce de lui donner un contenu un peu précis, comme nous sommes un certain nombre à l’avoir fait, par exemple, avec le terme de «viol d’opportunité», que j’ai entendu la première fois dans la bouche de l’avocate Anne Bouillon, mais dont j’ai appris qu’il avait été utilisé aussi par le premier enquêteur dans sa déposition, à propos des coaccusés. Mais surtout, le terme a été repris, dans sa plaidoirie, par l’un des avocats de Gisèle Pelicot, qui a parfaitement résumé les enjeux: «Il serait temps d’intégrer que les violeurs ne sont pas forcément sériels, qu’on peut violer une seule fois dans sa vie. Il n’existe pas de profil du violeur. Il faut distinguer le prédateur sexuel, qui va chasser sa proie, et le violeur, qui va choisir une opportunité.» Si cette clarification entre dans les esprits, le procès aura servi à quelque chose.
Certains médias ont qualifié les accusés de l’Affaire de Mazan «d’hommes ordinaires», ce qui a suscité de vifs débats. Quel est votre point de vue?
J’ai été assez gênée, je l’avoue, qu’on se précipite en affirmant que les coaccusés étaient «Monsieur Tout-le Monde», avant même le début du procès. Certes, il s’agissait pour certaines féministes de souligner que ce crime collectif monstrueux n’avait pas été commis par des monstres, et donc de tirer des leçons de MeToo comme je viens de le faire ici même. Mais le souci de combattre les stéréotypes ne doit pas empêcher de chercher aussi à comprendre comment des individus singuliers en viennent à faire ce qu’ils ont fait. Et de fait, je n’ai pas retrouvé, au fil des audiences, ce profil type d’homme moyen et bien inséré qu’on nous avait tracé. J’ai plutôt vu chez ces hommes des parcours de vie cabossés, difficiles, avec des problèmes sociaux de toutes sortes, des violences parfois extrêmes subies dans l’enfance, des addictions, etc. Je me suis interrogée sur les effets de la différence de classe entre eux et un Dominique Pelicot très sûr de lui, se présentant sur le site coco.fr comme «un médecin à la retraite».
Pour conclure, quels aspects ont été écartés dans ce procès et que vous auriez aimé voir au cœur des débats?
Je me sens en plein accord avec la journaliste et autrice Victoire Tuaillon, qui a insisté sur le fait que «comprendre, ce n’est pas excuser», et déploré que le procès, par l’effet du nombre des coaccusés, n’ait pas permis de consacrer à chacun le temps de discussion sur l’enquête de personnalité qu’on aurait attendu, et ait laissé en suspens des questions sociales importantes. Parmi bien d’autres sujets d’intérêt général, elle et d’autres féministes ont regretté tout particulièrement qu’on ne s’en soit pas saisi pour souligner les effets majeurs des violences physiques et sexuelles vécues dans l’enfance, sur lesquelles un grand programme de détection et de prévention s’imposerait, ou encore pour parler de la question de l’inceste. C’est d’autant plus important qu’il restera un véritable point de douleur dans ce procès: le fait que la fille de Gisèle Pelicot, Caroline, n’ait pas pu obtenir les aveux de son père, alors même que deux photos d’elle ont été retrouvées dans son ordinateur, qui lui donnent légitimement à penser qu’elle a été victime elle aussi de sédation, et probablement d’actes incestueux, sans pouvoir même le savoir, puisque la soumission chimique fabrique ce qu’on a appelé un «crime parfait», celui dont la victime ne peut garder le souvenir. Prendre la mesure de l’écart, ici, entre la mère et la fille qui se dit «la grande oubliée du procès», écart qui est un cauchemar pour leur famille, c’est aussi voir autrement ce procès. Il a fasciné les médias du monde entier, parce que le geste de Gisèle Pelicot, par-delà sa grandeur, donnait accès à un débat judiciaire où on avait le sentiment exaltant d’avoir enfin ce qu’on n’a justement pas dans les procès pour viols, des preuves filmées «comme si on y était», permettant d’échapper au «parole contre parole» et d’assurer le triomphe de la justice. Mais il serait plus exact de dire que c’est un procès où ne sont venus en débat que les cas où il y avait ces preuves. Tout le reste, les viols dont les vidéos n’ont pas permis d’identifier les auteurs, ceux dont les vidéos ont été supprimées, les viols sans vidéos ni ADN, resteront impunis. Le verdict, quel qu’il soit, ne refermera pas cet abîme.
Bio express
1952
Naissance, à Aix-en-Provence.
1983
Docteur en sociologie, à l’université Paris-Descartes.
1997
Directrice d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (Ehess).
2007
Publie La Distinction de sexe. Une nouvelle approche de l’égalité (Odile Jacob).
2012
Officier de la Légion d’honneur.
2022
Sortie de Moi aussi. La nouvelle civilité sexuelle (Seuil).
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