France/présidentielle: la candidate de la droite veut « nettoyer les quartiers »
« Je vais ressortir le Kärcher »: en déplacement jeudi dans le sud-est de la France, la candidate de la droite à la présidentielle Valérie Pécresse, reprenant une expression controversée de l’ex-président Nicolas Sarkozy, a promis de « nettoyer les quartiers » des trafics et de la criminalité.
Après la tempête parlementaire du pass vaccinal, attisée par la charge frontale d’Emmanuel Macron contre les non-vaccinés, sa rivale a ainsi replacé la sécurité au centre de la campagne pour l’élection prévue en avril.
Pour ce premier gros déplacement de 2022, la candidate du parti conservateur Les Républicains avait choisi deux départements – Bouches-du-Rhône et Vaucluse – où le parti Rassemblement national (RN, extrême droite) de Marine Le Pen atteint des scores élevés: elle y a insisté sur le thème de la sécurité dont elle compte faire un marqueur.
Celle qui assure vouloir « remettre de l’ordre » s’est rendue dans le centre de surveillance urbaine de Salon-de-Provence (sud-est), s’intéressant aux 151 caméras et aux drones utilisés dans cette ville, avant d’aller sur un point de deal démantelé.
« Il faut ressortir le Kärcher car il a été remis à la cave par (l’ancien président) François Hollande et (l’actuel chef d’Etat) Emmanuel Macron depuis dix ans », a-t-elle asséné lors d’un point presse devant un commissariat.
Elle reprenait ainsi une formule offensive employée par M. Sarkozy alors qu’il était ministre de l’Intérieur, qui avait fait polémique.
M. Sarkozy avait pour la première fois utilisé l’expression « nettoyer au Kärcher » une cité en juin 2005 lors d’une visite en région parisienne, au lendemain de la mort d’un enfant de 11 ans, tué par des balles perdues devant chez lui.
« Aujourd’hui il est temps de nettoyer les quartiers, il faut traquer les caïds, les voyous, les criminels, les dealers, c’est eux qu’il faut harceler et punir, qu’il faut priver de leur citoyenneté », a lancé Mme Pécresse, présidente de la région parisienne.
Construction de 20.000 places de prison supplémentaires, ouverture de « centres de détention provisoire dans des bâtiments désaffectés »… la candidate n’a pas non plus exclu de « faire intervenir en partie l’armée » lors des opérations de « sécurisation de zones » dans les quartiers.
Elle estime que « ce que veulent les Français c’est des résultats tout de suite » car « on est en crise d’autorité ».
Une pique lancée au président Macron, qui doit se rendre à Nice lundi sur le même thème.
Mme Pécresse a brusquement grimpé dans les sondages après sa désignation comme candidate LR début décembre, et apparaît maintenant en mesure de menacer M. Macron – même si elle reste loin derrière au premier tour.
En s’adressant à un électorat sensible aux questions sécuritaires, elle entend creuser l’écart avec les deux candidats d’extrême droite Marine Le Pen et Eric Zemmour.
Tous les trois sont dans un mouchoir de poche dans les derniers sondages (autour de 14-16%) pour accéder au second tour face à M. Macron, toujours donné favori avec un score stable depuis des mois entre 23 et 25% au premier tour.
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