En Europe, les femmes dirigeantes restent l’exception (infographie)
La désignation d’Elisabeth Borne au poste de Première ministre française permet une nouvelle fois de dresser un constat : l’accession des femmes aux plus hautes fonctions demeure rare. Un tour des pays d’Europe permet de le mesurer.
Le simple fait que l’événement soit relevé par la plupart des médias et des analystes politiques démontre à quel point la désignation d’une femme aux plus hautes fonctions reste l’exception, dans nos démocraties. La désignation d’Elisabeth Borne à Matignon a permis de le mettre en lumière, comme ce fut le cas, par exemple, lorsque Sophie Wilmès a succédé à Charles Michel, fin 2019 en Belgique.
Quelques figures politiques européennes ne doivent pas cacher la forêt. On songe spontanément à Margaret Thatcher, aux commandes du Royaume-Uni de 1979 à 1990. Parmi ses successeurs figure Theresa May, au 10 Downing Street de 2016 à 2019. En France, seule Edith Cresson avait précédé la nouvelle Première ministre, en 1991 et 1992.
D’autres pays se distinguent, à l’instar de la Finlande, qui a déjà eu trois Premières ministres et une présidente. L’actuelle dirigeante du gouvernement est Sanna Marin. Plusieurs pays de l’Est comptent aussi dans la liste de leurs dirigeants plusieurs dirigeantes, comme la Moldavie ou la Pologne.
Le Vif a comptabilisé le nombre dirigeantes actuelles sur le continent européen, en englobant les 46 pays membres du Conseil de l’Europe. Parmi les sept cheffes d’Etat, deux sont des monarques et n’ont donc pas été élues. On y dénombre également neuf cheffes de gouvernement, donc six parmi les Etats membres de l’Union européenne: Mette Frederiksen au Danemark, Kaja Kallas en Estonie, Sanna Marin en Finlande, Elisabeth Borne en France, Ingrida Šimonytė en Lituanie et Magdalena Andersson en Suède.
Dirigeantes éphémères
Une autre observation s’impose: certaines femmes se sont durablement installées au pouvoir, d’autres moins. Et elles sont plus nombreuses, n’ayant eu l’occasion d’exercer la fonction que quelques semaines, voire quelques jours, à l’occasion d’un interim. La Géorgie, par exemple, compte actuellement une présidente, Salomé Zourabichvili, mais la seule Première ministre de son histoire, Maïa Tskitichvili, n’a exercé que durant quatre jours en 2021. En Grèce, Vassilikí Thánou-Christophílou ne l’a été que durant 25 jours en 2015.
Deux pays européens se distinguent également parce que deux femmes occupent actuellement les rôles de cheffes d’Etat et de gouvernement: la Moldavie et le Danemark, bien que le rôle de la reine soit très protocolaire dans ce dernier pays.
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