Embargo pétrolier: De Croo réfute tout chantage de la part de la Hongrie, Slovaquie et Tchéquie
Interrogé à la Chambre en comité d’avis fédéral chargé des Questions européennes, le Premier ministre Alexander De Croo est revenu sur l’embargo sur le pétrole russe pour lequel un accord politique a été dégagé entre leaders des 27 au sommet européen de lundi et mardi.
L’exemption temporaire accordée à la Hongrie, la Slovaquie et la Tchéquie a été critiquée par plusieurs députés, parmi lesquels Samuel Cogolati (Ecolo) et Sophie Rohonyi (DéFI), regrettant que les 27 aient cédé à un « chantage » principalement mené par le Premier hongrois Viktor Orban.
Le Premier ministre a quant à lui réfuté cette vision des choses. « Je ne pense pas que l’on puisse parler de chantage », a-t-il insisté. Il aurait été difficile d’imaginer l’UE imposer un embargo qui couperait immédiatement et quasi intégralement les trois pays concernés d’une source d’énergie essentielle pour leur fonctionnement. Dans leurs cas, « il n’y a pas d’alternative à court terme » à l’approvisionnement en pétrole russe.
À la question du délai (jusqu’à présent indéfini) octroyé pour ces pays enclavés, le Premier ministre a entre autres répondu en faisant référence à un entretien du Premier slovaque, relayé par le Financial Times. « Si nous en avions la capacité, nous nous déconnecterions (du pétrole russe amené par pipeline, NDLR) immédiatement », y indique Eduard Heger. Les raffineries du pays n’ont cependant actuellement pas la capacité de traiter un autre pétrole (plus léger que le brut russe), et les adaptations nécessitent du temps et des investissements, de même qu’une augmentation de capacité de l’oléoduc Adria, qui vient de Croatie. Selon le Premier ministre slovaque, son pays sera prêt « d’ici la mi-2025 » à se couper de l’oléoduc Droujba et donc du pétrole russe voyageant par pipeline.
« J’imagine que ce sera comparable pour les autres » pays exemptés, a indiqué Alexander De Croo à la Chambre
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