Elections en Allemagne: Sociaux-démocrates et conservateurs au coude-à-coude
Les sociaux-démocrates et les conservateurs d’Angela Merkel sont au coude-à-coude aux élections législatives allemandes, selon les résultats de sondages à la sortie des urnes diffusés dimanche par les chaînes de télévision publiques.
L’union conservatrice CDU-CSU, menée par Amin Laschet, obtiendrait 25%, comme les sociaux-démocrates, selon une enquête à la sortie des urnes pour la chaîne publique ARD. Le SPD devancerait de peu, avec 26%, la CDU-CSU, à 24%, selon un autre sondage pour la chaîne ZDF.
Ces premiers sondages ont été accueillis par une explosion de joie au siège du SPD à Berlin. « Il est clair que le SPD » l’a emporté, s’est félicité le secrétaire général du parti, Lars Klingbeil, en revendiquant la formation du futur gouvernement.
Une part importante des électeurs ayant voté par correspondance, cette première tendance pourrait cependant être corrigée au fil de la soirée après les premiers dépouillements.
Quoi qu’il arrive, les chrétiens-démocrates subissent un revers sans précédent depuis 1949 avec au moins huit points de moins qu’en 2017, déjà un niveau historiquement bas pour les conservateurs. « Les pertes sont amères », a avoué le secrétaire général du parti.
Pour la première fois en 72 ans, dans une Allemagne de plus en plus fragmentée, l’union conservatrice tombe sous la barre des 30%.
Ce revers jette une ombre sur la fin de règne de Mme Merkel, dont la popularité reste au zénith au terme de quatre mandats mais qui s’est avérée incapable de préparer sa succession.
Les Verts et leur candidate Annalena Baerbock, un temps favoris du scrutin, manquent le coche avec, selon ces sondages, entre 14 et 15%. Maigre motif de satisfaction: ils battent leur record de 2009, quand ils avaient obtenu 10,7% des voix, et progressent de six points par rapport à 2017.
Les libéraux du FDP, quatrième avec environ 12%, apparaissent comme les « faiseurs de roi » incontournables pour bâtir une future coalition.
L’extrême droite de l’AfD, dont l’entrée au Bundestag avait été le principal fait saillant du précédent scrutin de 2017, confirme son enracinement dans le paysage politique allemand. Mais avec entre 10 et 11%, ce parti islamophobe miné par des conflits internes, est en léger recul par rapport il y a quatre ans (12,6%).
Si la tendance se confirme, Olaf Scholz, vice-chancelier austère et ministre des Finances du gouvernement sortant, a ainsi des chances de succéder à Angela Merkel, chancelière depuis 16 ans, et d’enclencher le « changement » promis en fin de campagne.
Ce social-démocrate tendance centriste va cependant devoir bâtir une coalition à trois partis, une première dans l’histoire contemporaine allemande.
Les tractations risquent ainsi de durer plusieurs mois, au grand dam des partenaires de la première économie européenne, qui craignent une paralysie de l’UE jusqu’à début 2022.
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