Coronavirus: l’Europe s’alarme d’un rebond de la pandémie
Bond des cas en Allemagne, revenue aux niveaux d’avril, progression inédite en France depuis mai, nouvelle vague en Espagne: à l’approche de la rentrée, l’Europe s’alarme d’un rebond de la pandémie du coronavirus.
Dans le monde, les restrictions se multiplient face à la progression de l’épidémie qui a déjà fait plus de 780.000 morts, alors que le débat est lancé avant même la mise au point d’un vacin: la future vaccination sera ainsi obligatoire en Australie, mais pas aux Etats-Unis. Ce pays reste le plus endeuillé de la planète, et a enregistré 172.965 décès, soit 1.286 de plus au cours des dernières 24 heures. Mais l’Europe, qui avait pris des mesures draconiennes pour contenir la progression de la pandémie au cours de l’hiver et du printemps, s’inquiète elle aussi d’un nouveau rebond alors que les vacances d’été touchent à leur fin.
L’Allemagne a enregistré au cours des dernières 24 heures 1.707 nouveaux cas d’infection au coronavirus -et dix décès-, retrouvant les niveaux de fin avril, une période alors encore considérée comme le pic de la pandémie. Les autorités multiplient les mises en garde face à la remontée des cas de contaminations, 228.621 au total, liée en grande partie au retour de nombreux touristes allemands de l’étranger.
Et l’idée de ramener la semaine de travail à quatre jours refait surface en Allemagne comme remède pour maintenir l’emploi pendant et après la crise sans précédent causée par le coronavirus, un sujet très controversé du côté des entreprises. « Le doublement des (nouveaux) cas » observés en moyenne chaque jour « dans toute l’Allemagne ces trois dernières semaines » constitue une « évolution qui ne devrait pas se poursuivre mais que nous devrions au contraire juguler », a ainsi prévenu la chancelière Angela Merkel.
« Situation d’impréparation »
Cette situation a conduit le gouvernement à déclarer pratiquement toute l’Espagne et une partie des Balkans, des zones prisées des vacanciers allemands, comme zones à risque et à imposer tests et quarantaines au retour.
Car en Espagne, le nombre de morts hebdomadaires a doublé: le pays a recensé mercredi 131 décès en une semaine, tandis que la région de Madrid redevient la région la plus touchée comme au pic de la pandémie. Le nombre de nouveaux cas a lui aussi bondi avec 6.700 de plus positifs recensés en 24 heures, portant le total à plus de 370.000, le nombre le plus élevé d’Europe occidentale. Face à cette nouvelle vague, le pays a décidé vendredi la fermeture des boîtes de nuit et l’interdiction de fumer dans la rue si une distance de sécurité de deux mètres ne peut pas être respectée, s’ajoutant à l’obligation déjà généralisée du port du masque.
La France a elle aussi dépassé ces dernières 24 heures les 3.700 nouveaux cas de Covid-19, une progression inédite depuis mai. Au total, 16.747 personnes y ont été dépistées positives au Covid-19 sur les sept derniers jours. Les obligations de port du masque s’étendent progressivement à de plus larges périmètres dans de nombreuses localités. Ainsi, dans le sud, après Toulouse, Nice a rendu le masque obligatoire dans toute la ville. L’approche de la rentrée scolaire provoque dans le même temps les craintes des enseignants, qui s’inquiètent des conditions dans lesquelles elle va se dérouler, alors que les règles de distanciation physique ont été nettement assouplies en juillet, permettant à tous les élèves de pouvoir revenir en classe. « C’est une situation d’impréparation totalement inédite », estime Sabine Duran, directrice de l’école élémentaire Joséphine Baker à Pantin, en région parisienne.
Depuis l’apparition de la maladie en Chine en décembre, la pandémie a fait au moins 781.194 morts dans le monde, selon un bilan établi par l’AFP mercredi sur la base de sources officielles. Plus de 22.187.780 cas d’infection ont été diagnostiqués dans 196 pays et territoires depuis le début de l’épidémie.
En Amérique latine, la Colombie, 4e pays le plus touché après le Brésil, le Mexique et le Pérou, a franchi la barre du demi-million de cas. La pandémie a fait s’envoler les rêves de millions d’adolescentes latino-américaines, privées de la fête de leurs quinze ans, une tradition de passage à l’âge adulte encore très ancrée dans la région. Ces jeunes filles ne peuvent espérer vivre leur « quinceañera », sorte de « bal des débutantes » célébré en famille et en grande pompe à l’occasion de leur anniversaire, avant 2021.
En Iran, le seuil symbolique des 20.000 morts du Covid-19 a été franchi.
Objectif: 95% d’immunisés
Alors que les recherches s’accélèrent pour trouver un vaccin, aux Etats-Unis, où l’aversion d’une partie de la population est vive contre des mesures contraignantes comme le simple port du masque, le vaccin anti-Covid-19 ne sera pas obligatoire.
Le docteur Anthony Fauci, directeur de l’Institut américain des maladies infectieuses, a déclaré mercredi qu’on ne pouvait « pas obliger, ou tenter de forcer les gens à se vacciner ». « Nous ne l’avons jamais fait », a déclaré ce haut responsable, membre de la cellule de la Maison Blanche sur le virus. Le gouvernement de Donald Trump a pré-commandé des centaines de millions de doses auprès de six sociétés développant des vaccins potentiels et prévoit que les doses soient gratuites.
Le Premier ministre australien Scott Morrison a quant à lui annoncé que se faire vacciner contre le coronavirus devrait « être obligatoire » dans son pays, sauf dispense pour raisons médicales. Les autorités australiennes estiment qu’il faudrait que 95% de la population soit immunisée pour l’éradication du virus.
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